Une campagne de sensibilisation sur le danger que représente la pollution des océans par les micro-plastiques vient d’être lancée à Dakar le vendredi 14 Décembre 2018, à travers une Cérémonie de départ de l’équipage du Trimaran Row4ocean pour la grande traversée de l’Atlantique à la rame.
Le Trimaran Row4ocean lèvera les voiles à Dakar le 24 décembre prochain pour rallier en 27 jours Paramaribo au Surinam. L’annonce a été faite lors de la Cérémonie de départ de l’équipage de DP World pour la grande traversée de l’Atlantique à bord du trimaran year of Zayed baptisée pour la circonstance Row4Ocean. La rencontre qui s’est tenue en présence du Directeur général de DP World Dakar, monsieur Clarence Rodrigues, des autorités du Port Autonome de Dakar (PAD) avec à sa tète le Directeur Général monsieur Aboubacar Sadikh Beye, et de nombreux défenseurs de la nature, a été une occasion de tirer sur la sonnette d’alarme sur le danger que représente la pollution par les déchets plastiques de l’écosystème marin.
L’’objectif de la traversée de l’Océan atlantique selon ses initiateurs, c’est de « sensibiliser l’opinion publique internationale sur la pollution du fond marin, et collecter des dons pour aider au nettoyage de la rivière Indus, l’un des fonds marins les plus pollués du monde avec 130 000 tonnes de déchets plastiques ».
Des solutions éprouvées de nettoyage des Océans seront utilisées pour rendre propre en trois ans l’Indus, l’une des 7 rivières sacrées de l’Inde. Aujourd’hui, la pollution par le plastique est une véritable menace sur la faune et la flore aquatique qui expose 700 espèces à la disparition. Chaque année, 8 millions de tonnes se déversent dans l’océan. Si rien n’est fait pour arrêter ce désastre écologique, il y aura en 2050 plus de plastiques au fond des océans que de poissons d’autant qu’en 2050, la production de plastique aura été multipliée par quatre.
Les causes de la pollution des fonds marins sont d’origine anthropique. Environ 80 % du plastique dans nos océans proviennent de déchets d’activités terrestres. Les 20% restants de plastique proviennent de navires de mer, y compris des bateaux de pêche, des navires et des bateaux privés. La typologie de ces déchets montre qu’environ 66 % des déchets plastiques sont des emballages à usage unique, des bouteilles, des sacs, et des pailles.
Suffisant pour l’initiateur de cette traversée, monsieur Patrick Bol, d’en appeler à l’implication de tous dans la lutte contre la pollution des fonds marins par le plastique : « la pollution marine engage une responsabilité collective et concerne par conséquent tout le monde : les nations unies, les gouvernements, les gouvernements, les parlements, les pécheurs, les navires privés, les individus, chaque personne ». ET pour donner le bon exemple aux navires qui pollueurs, le Trimaran qui assure la traversée de l’Atlantique s’est voulu un voilier propre qui intègre l’éco-conception dans sa fabrication. D’une longueur de 12 m, d’une largeur de 7 m et un tirant d’eau de 0,3MC, le trimaran Row4Ocean est un multicoque spécialement conçu à Dubaï avec du matériel entièrement recyclable. Il fonctionne exclusivement avec de l’énergie solaire. Il reliera Dakar, pic de la côte ouest -africaine à Surinam, en Amérique du Sud, distants de 2 305 milles, en 27 jours, soit un record qui sera inscrit dans le livre Guinness Book Record.
Au Sénégal, l’initiative trouve une résonnance toute particulière. En effet, elle remet au goût du jour le débat sur les manquements notés dans l’application de la Loi 2015-09 du 04 mai 2015 entrée en vigueur depuis janvier 2018, interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution, l’utilisation de sachets plastiques de faible micro nage et à la gestion rationnelle de déchets plastiques. Elle interpelle les parties prenantes à son application intégrale, sur l’urgence écologique d’agir ici et maintenant, avant que le coût de l’action ne soit plus élevé que le coût de la réparation ou de l’inaction.
Pout rappel, DP World qui soutient financièrement l’initiative, est le 4ème opérateur de terminaux dans le monde par volumes traités et par capacités. Le groupe gère un portefeuille de 77 terminaux et ports secs dans 40 pays à travers les six continents. Il opère 70 000 navires par an dans ses terminaux, avec près de 170.000 conteneurs manutentionnés par jour et emploie une équipe de 37.000 employés composée de plus de 110 nationalités.
Bacary SEYDI / VivAfrik