Un Sénégalais invite à valoriser des études de cas pour freiner le changement climatique

0

La lutte contre le changement climatique est une affaire de tous. C’est dans ce sens que le chercheur sénégalais par ailleurs expert en télédétection et sciences de l’environnement, Cheikh Mbow a préconisé la valorisation des études de cas pour mieux faire face au changement climatique, le Sénégal devant encore beaucoup à faire dans ce domaine sur le plan fonctionnel.

Dans un entretien accordé à la presse, il laisse entendre : « malheureusement, les réponses au changement climatique ne sont pas à la hauteur des défis. Je pense que le Sénégal dispose, sur le plan structurel, des instituions qu’il faut, mais sur le plan fonctionnel, on a beaucoup à faire ».

Le changement climatique étant une question transversale, « je crois que le ministère chargé de l’Environnement est un cadre trop étroit pour l’approche système requise pour faire face à ces questions complexes », a fait valoir l’universitaire, qui a enseigné pendant plusieurs année à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

« Pour moi, il faut revoir les fondamentaux sur deux aspects : la question des échelles d’intervention et celle du financement », a indiqué Cheikh Mbow, se disant convaincu quel’adaptation, de même que certains efforts d’atténuation des effets du changement climatique « sont d’abord spécifiques au contexte de mise en œuvre ».

Aussi, pour faire évoluer les réponses au changement climatique, « on peut valoriser d’avantage les études de cas, si nombreux, menées par nos universités et centres de formation,les rapports locaux, etc., pour mieux articuler et consolider les connaissances de base et servir de façon pragmatique la décision locale », a préconisé M. Mbow, actuel directeur exécutif du Programme START International, basé à Washington, aux Etats-Unis.

Selon lui, en matière de réponse au changement climatique, « un gros défi réside sur le financement »,notamment en ce qui concerne « le financement vert au niveau global ».

« La mobilisation de ces fonds reste anecdotique puisqu’il ne va pas au-delà de l’engagement moral des grands pollueurs des pays industrialisées », les négociations climatiques par les pays africains ne s’étant « pas assez appesanti sur le caractère contraignant des contributions dans les fonds climatiques pour respecter le parallélisme des formes avec les efforts d’atténuation par exemple ».

Cheikh Mbow s’est dit « très déçu par les montants mobilisés et les procédures d’accès qui ne sont pas à la mesure des urgences ».

Au niveau national, il suggère« une plus grande implication des banques dans le financement des projets locaux permettant une meilleure adaptation des communautés ».

 Les banques sont certes « effrayées par l’incertitude et le risque lié à de tels investissements », dit-il.

Mais, estime le chercheur, il est« possible de créer une approche innovante où l’État et ses partenaires au développement peuvent endosser le risque lié à l’investissement pour permettre aux banques de libérer des financements sur les réponses climatiques rentables comme les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la transformation des produits de haute valeur, etc. ».

Dans cette perspective, Cheikh Mbow a émis le souhait de voir les fonds sur entrepreneuriat des jeunes, sur les microcrédits agricoles que l’État gère directement revenir aux mécanismes de financement bancaire dans le cadre d’un partenariat entre l’État et les banques.

« Les économistes doivent nous aider à explorer ces montages innovants pour appuyer l’adaptation au changement climatiques au Sénégal », a-t-il conclu.

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.