Vers la promotion de la séquestration du CO2 par les forêts en Pologne

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Henryk Kowalczyk, ministre polonais de l’Environnement et la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Ccnucc), Patricia Espinosa ont co-paraphé un accord bilatéral qui constitue la base légale pour l’organisation et l’accueil de la COP 24 prévue du 2 au 14 décembre 2018 à Katowice.

Selon le dernier rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), il est extrêmement probable que les activités humaines aient causé la majeure partie de l’augmentation observée des températures moyennes mondiales depuis les années 1950. L’humanité rejette plus de dioxyde de carbone (CO2) que la planète peut absorber, ce qui provoque l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2. Cet accroissement entraîne une augmentation de la température moyenne mondiale, ce qui affecte le climat et les conditions météorologiques à travers le monde. Ces changements climatiques entraîneront probablement des évènements climatiques extrêmes sans précédent (Stern, 2012). On remarque déjà que certains évènements extrêmes sont plus fréquents, plus intenses, plus étendues et frappent des zones de la planète que l’on croyait jusqu’alors à l’abri.

Pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, priorité de la COP 24 qui intervient après la publication par le Giec d’un rapport alarmant, la Pologne voudrait démontrer que la neutralité carbone serait possible grâce à la séquestration du CO2 par les sols et les forêts. Cependant, les essences forestières n’auraient pas la même capacité de séquestrer le CO2 atmosphérique, selon des climatologues. Le choix de l’espèce d’arbre est donc déterminant.

«La signature de l’accord résume le processus de négociation de ce document et constitue l’élément final des préparatifs de l’organisation d’un important événement international, le Sommet sur le climat de la COP 24», a déclaré le ministre polonais de l’Environnement, Henryk Kowalczyk, à Varsovie suite à la signature de l’accord avec l’ONU pour l’organisation et l’accueil de la COP 24, du 2 au 14 décembre. La secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, Patricia Espinosa, qui a cosigné l’accord, a rappelé que les impacts dévastateurs du changement climatique étant de plus en plus évidents dans le monde, il est crucial que les Parties atteignent l’objectif premier de la COP 24 qui est de finaliser le programme de travail de l’Accord de Paris.

La présidence polonaise de la COP 24 souligne que l’engagement de la Pologne de lutter contre le dérèglement climatique se traduit par la réduction de ses émissions de CO2 de 32%. Pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, le pays organisateur de la COP 24 table sur la séquestration du carbone par les forêts qui occupent près du tiers du territoire polonais. Des recherches scientifiques ont démontré que, entre autres, en plantant des essences appropriées, il est possible de renforcer la capacité des forêts à absorber le CO2 et, partant, de réduire l’impact du changement climatique attendu.

La séquestration ou stockage géologique vise à éviter tout retour rapide vers l’atmosphère : confinement ou intégration dans un puits de carbone « durable » ou dans un milieu supposé confiné (ancien gisement profond de pétrole ou de gaz, aquifère salin profond, sorption dans des veines de charbon inexploitables et étanches, piégeage par minéralisation : par réaction du CO2 avec un minéral silicaté comme l’olivine ou la serpentine présent dans les roches basaltiques et mafiques et transformation en carbonate de magnésium ou de fer insoluble.

Pendant la COP 24, la Pologne voudrait «montrer aux autres pays comment atteindre la neutralité climatique en utilisant l’innovation et une technique de séquestration du CO2 par les sols et les forêts, le projet appelé « Forest Carbon Farms » », souligne la présidence de la COP 24 sur son portail électronique.

Cependant, les essences forestières n’ont pas la même capacité d’absorber le CO2 atmosphérique. Guillaume Marie, climatologue à l’Université de Paris-Saclay, a conclu, au terme d’une étude sur les forêts européennes, que pour absorber 8 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2100, il faudrait que les conifères (pin, sapin… des arbres dont les feuilles sont en forme d’aiguilles) remplacent les feuillus sur une surface équivalente à celle de l’Espagne. Ces essences forestières sont, selon le scientifique français, les mieux à même de pomper le carbone en Europe, mais leur couleur plus foncée viendrait annuler ces gains, en alimentant le réchauffement. «L’erreur classique est de penser que séquestration de CO2 = refroidissement du climat», dit le climatologue.

Moctar FICOU / VivAfrik

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