Un observatoire permettant de fournir aux acteurs du marché de l’énergie l’information disponible sur la production et la consommation de l’énergie au Maroc a été officiellement lancé le 15 octobre 2018 dans le cadre de sa politique énergétique. L’Observatoire marocain de l’énergie (Ome) a pour but de permettre un meilleur suivi des données du secteur.
Développé par le cabinet marocain KBM Consulting, cet observatoire a été créé avec l’appui de l’Agence allemande de coopération internationale (Giz) dans le cadre de son projet d’appui à la politique énergétique du Maroc (Papem II).
Depuis 2005, le rôle d’observatoire faisait partie des attributions de la Direction de l’observation, de la coopération et de la communication (Docc) du ministère de l’Énergie. Selon la directrice du Docc, Maya Aherdan, qui chapeautera l’Ome, l’observatoire sera alimenté par les intervenants du secteur, en plus d’une enquête annuelle sur la consommation d’énergie par secteur d’activité.
Lançant son plan solaire en 2009, le Maroc a entamé une mutation profonde de sa politique énergétique, afin de ne plus dépendre des énergies fossiles. Le royaume ne dispose en effet d’aucune ressource en gaz ou en pétrole et devait, à l’époque, importer 95% de l’énergie qu’il consommait. Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, il possède pourtant un potentiel important en énergie renouvelable, notamment solaire, que l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) évalue à 20 GW.
Des données pour mieux orienter les politiques
Ce plan ambitieux (développement d’au moins 3 000 MW d’énergies vertes à l’horizon 2020 et de 6 000 MW d’ici 2030) a jusqu’ici conduit à la mise en service de projets impressionnants comme la centrale solaire Noor de Ouarzazate (7e centrale du monde) ou le parc éolien de Tarfaya (301 MW, soit 15 % de l’objectif national). Le 15 octobre, à Rabat, une autre pierre essentielle a été posée avec la mise en place de l’Observatoire marocain de l’énergie.
Cette entité, créée par le ministère marocain de l’Energie des mines et du développement durable avec le soutien de l’Agence allemande de coopération internationale (Giz), a pour objectif de mettre à disposition des consommateurs, des producteurs et de potentiels investisseurs, les statistiques énergétiques du pays. Les données ainsi récoltées permettront également aux acteurs locaux de disposer d’un système d’information performant afin d’anticiper et de planifier l’offre.
Cinquante indicateurs
Le portail web de l’Ome sera alimenté par plusieurs sources : une série d’enquêtes annuelles sur la consommation d’énergie par secteur d’activité entamées depuis 2010 par le ministère de l’Energie, mais aussi les informations transmises par les différents intervenants du secteur. En tout, la base de données comptera une cinquantaine d’indicateurs, dont cinq macro-économiques et 34 sectoriels (industrie, agriculture, tertiaire, etc.). Le site devrait être accessible d’ici le début de l’année 2019.
Ce tableau de bord permettra au ministère de l’Energie de mieux gérer la politique énergétique du pays, et ainsi de mieux réguler les consommations et intégrer plus facilement les sources d’énergies renouvelables dans le système électrique.
Moctar FICOU / VivAfrik