Le traité international destiné à protéger les zones humides, environnements fondamentaux pour la survie de l’homme et de la biodiversité ne protège que 18% des zones humides de la planète. Pire, la superficie totale de ces zones diminue régulièrement, comme l’atteste le rapport de la Convention de Ramsar, paru le jeudi 27 septembre 2028. La Convention internationale sur les zones humides – dite Convention Ramsar a débouché en 1971 à la mise en place du traité international destiné à protéger les zones humides.
D’après la secrétaire générale de la Convention, Martha Rojas Urrego, les zones humides – lacs, marais, rivières, estuaires, récifs coralliens ou encore mangroves – sont les écosystèmes les plus riches de la planète et recèlent la plus vaste biodiversité. Malheureusement, « elles disparaissent trois fois plus vite que les forêts », constate-t-elle désespérément. Les experts affirment que les conséquences pourraient être dramatiques si rien ne se passe.
Environ 35% des zones humides mondiales ont disparu entre 1970 et 2015, avec une accélération depuis le début du siècle. Les raisons sont diverses : le changement climatique, l’accroissement de la population, l’urbanisation, en particulier des zones côtières et des deltas, l’extension des zones agricoles et la demande en eau associée. Et bien sûr, la pollution générée par tous ces changements.
Zones vitales
Mais attention, les zones humides sont fondamentales pour la vie. Directement ou indirectement, elles fournissent quasiment l’intégralité de l’eau fraîche pour le monde entier. Plus d’un milliard de personnes en dépendent pour vivre et 40% des espèces s’y reproduisent. Enfin, elles sont une source vitale d’aliments, de matières premières, de ressources énergétiques pour l’industrie pharmaceutique et d’énergie hydroélectrique, met en exergue le rapport.
Pourtant, les politiques nationales en tiennent rarement compte. Le rapport Ramsar recommande donc l’intégration des zones humides dans les législations nationales pour freiner ce processus de disparition avant qu’il ne soit trop tard.
Pour les experts, il est d’autant plus important de préserver les zones humides qu’elles jouent un « rôle essentiel » dans les efforts déployés en vue d’une régulation du climat mondial. Ainsi, par exemple, les tourbières, qui ne couvrent que 3% de la superficie de la planète, stockent deux fois plus de carbone que toutes les forêts du monde.
Moctar FICOU / VivAfrik