L’électrification de l’Afrique suscite beaucoup d’engouement, faisant même naître des alliances pour mieux conquérir le continent noir. La dernière en date est celle du groupe marocain Gaia Energy, spécialisé dans le développement de projets en énergie renouvelable actif dans 10 pays africains et la Société financière internationale (Ifc) membre du groupe de la Banque mondiale. Ces entités comptent piloter 22 projets dans 9 pays africains, d’autres projets étant dans le pipe.
En termes clairs, Gaia Energy et la Ifc ont mis en place une plateforme commune pour le développement de projets d’énergies renouvelables, notamment éolienne, en Afrique. La nouvelle plateforme débutera par un pipeline de 22 projets dans neuf pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est, représentant une capacité de plus de 3 gigawatts. Initialement développés par Gaia Energy, ces projets seront dupliqués dans de nouveaux pays à travers le continent.
«L’expertise d’Ifc en matière de montage et structuration financiers, ainsi que ses garanties environnementales et sociales complètent idéalement l’approche de Gaia Energy pour développer des projets sur de nouveaux marchés», a déclaré Moundir Zniber, fondateur et président de Gaia Energy.
Si l’on se fie à la société marocaine, ce partenariat représente «une étape clé» dans le développement des activités de Gaia Energy dans les pays où ils sont présents. «Ifc et Gaia Energy partagent les mêmes valeurs et la même vision en ce qui concerne la durabilité et l’importance de la coopération Sud-Sud dont le but est de construire l’Afrique durable de demain», a encore détaillé Moundir Zniber.
D’après les deux parties, la plateforme commune sera implémentée grâce au fonds InfraVentures d’Ifc, un fonds mondial de développement de projets d’infrastructure doté de 150 millions de dollars et créé dans le cadre des efforts du groupe de la Banque mondiale visant à accroître le nombre de projets bancables dans les pays en développement.
L’alliance bénéficiera également du programme finlandais «Ifc Blended Finance for Climate», doté d’un budget de 114 millions d’euros. Ce programme vise à encourager le secteur privé à financer des solutions au changement climatique, en particulier des projets novateurs destinés aux marchés émergents. Ifc n’a, toutefois, pas précisé le montant global qui sera mobilisé pour cette alliance.
«Ifc est ravie de s’associer à Gaia Energy et de tirer parti d’un portefeuille de projets de qualité dans les pays à fort potentiel éolien. Le soutien d’Ifc aidera Gaia dans ses choix stratégiques notamment pour le montage et la clôture des projets dans des pays où des efforts doivent être intensifiés dans le domaine des énergies renouvelables», a soutenu David Donaldson, directeur du fonds Infraventures pour l’Afrique subsaharienne.
Pour rappel, les fonds mobilisés par Ifc au cours de l’année 2018 ont représenté plus de 23 milliards de dollars. Ces financements à long terme ont bénéficié au secteur privé des marchés émergents. Au total, Ifc a noué des partenariats avec plus de 2.000 entreprises à travers le monde.
Moctar FICOU / VivAfrik