A la faveur du Plan Sénégal Émergent et dans le cadre du Développement durable, la volonté politique du gouvernement du Sénégal, exprimée à cet effet, se traduit par le passage d’une économie verte à une gouvernance verte dans le cadre de sa stratégie nationale de Développement durable.
Les structures de portage déjà en place, il reste à s’attaquer maintenant à la coordination et à l’animation du Développement durable. Il reste dans le cadre de la Stratégie nationale du Développement du Sénégal, la phase de l’exécution stratégique de sa politique nationale de Développement durable.
Cette double fonction (coordination et animation), pour le moment logée au Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, ne nous semble pas être le niveau d’impulsion le plus pertinent pour une bonne coordination et mise en œuvre du Développement durable, du fait du diffus conflit de compétence entre le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Sans compter, de par la réalité transversale et multi-sectorielle du Développement durable, chaque Ministère semble défendre »sa chasse gardée » et semble jouer en solitaire, dans l’atteinte des ODD. Le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, dans le cadre du Développement durable, se situe ‘’naturellement’’, au niveau de la planification stratégique. C’est son rôle. C’est sa fonction. C’est son cœur de métier, avec notamment la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), en la matière.
De là où nous en sommes dans le cadre du Développement durable en 2018, la prochaine étape sera l’exécution stratégique, en termes de management de sa performance et de sa gestion axée sur les résultats. C’est ainsi qu’il nous semble plus indiqué, la mise en place d’un Secrétariat exécutif du Développement durable, directement rattaché à la Présidence de la République ou à la Primature. Ce Secrétariat exécutif aurait en charge la coordination, l’animation et le suivi de l’implémentation des ODD dans les politiques publiques d’une part et d’autre part, de la mise en cohérence de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda 2030 des Nations-unies, en termes d’alignement et d’intégration des deux Objectifs.
Ainsi, ce Secrétariat exécutif au Développement durable, en synergie avec l’ANSD et en parfaite intelligence avec les différents ministères, pourra travailler à avoir des statistiques sectoriels et désagrégés, dans le but de mieux renseigner, secteur par secteur, les différents indicateurs des ODD.
Il est maintenant prouvé qu’un bon classement dans l’indice Doing Business de la Banque, est un vrai accélérateur pour attirer les capitaux mondiaux. A l’avenir, un bon classement dans les ODD pourra devenir un stimulant et un avantage comparatif pour attirer les capitaux internationaux. Surtout que dans les couloirs des Nations-Unies à New York, l’idée d’un lancement d’un Indice et d’un rapport annuel sur les ODD, à l’instar du rapport et de l’indice Doing Business, est l’actualité la plus bruyante.
Sous le leadership et la vision du Président Macky Sall, le Sénégal est entrain de poser les jalons d’une transition d’une économie verte vers une gouvernance verte. Le challenge sera donc, la mise en Economie de l’Environnement, qui passera nécessairement par une meilleure coordination et animation de notre politique du Développement durable au Sénégal.
Siré SY
awg@africaworldwidegroup.org