Mohamed Ibn Chambaz estime à 34 milliards de dollars par an le montant nécessaire pour l’Afrique afin de faire face aux chocs exogènes dont les changements climatiques et réduction sensible de la pauvreté à travers le continent. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l’ouest et au Sahel s’exprimait le 03 mai 2018 à Dakar lors de la cérémonie d’ouverture du quatrième forum régional africain pour le développement durable.
Le forum de Dakar est organisé conjointement par la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique(Cea), l’Union africaine, la Bad et le système des Nations Unies.
D’après M. Chambaz, ce budget sera consacré au financement des activités liées à la sécurité alimentaire, la résilience aux changements climatiques, l’énergie verte et la résolution des crises politico-sociales. « Mieux ou pis (c’est selon), la population du continent atteindra le seuil de 2 milliards et demi d’habitants dont la moitié va vivre dans la pauvreté à l’horizon 2035 selon le fonctionnaire international ».
2018 correspond à la troisième année de mise en œuvre des Objectifs du développement durable (Odd). Ainsi, des réponses collectives sont attendues face à la montée des périls d’autant plus que le rythme de développement constaté actuellement n’est pas assez rapide. Suffisant pour Mohamed Ibn Chambaz d’inviter « l’Afrique à parler d’une seule voix lors de l’important forum politique de haut niveau pour le développement durable prévu à New-York du 09 au 18 juillet 2018 ».
Le Premier ministre du Sénégal, Mahammed Boune Abdallah Dionne, a quant à lui indiqué que « les conclusions du forum africain de Dakar feront office de part contributive du continent lors de la rencontre de New-York ».
Les agendas 2030 et 2063 de l’Union africaine constituent aujourd’hui un changement de paradigme pour les gouvernements africains qui ont vaillamment décidé de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté. Il s’agit selon le chef du gouvernement sénégalais de diffuser des messages clés en direction des populations africaines pour l’atteinte des Odd en ce qui concerne les questions cruciales liées à l’eau, l’assainissement et les énergies propres pour des sociétés plus justes donc plus durables.
Pourtant lors des deux dernières décennies, l’Afrique a connu globalement une croissance qui avoisine les 6% selon les experts. Le hic, c’est que cette croissance n’est pas inclusive. Résultat, les richesses produites ne sont pas partagées notamment avec les populations les plus vulnérables.
Aujourd’hui, l’heure est à la transformation structurelle des économies africaines pour la production de croissance et de valeur ajoutée de même que l’existence de richesses équitablement partagées avec les couches déshéritées. C’est tout le sens des agendas 2030 et 2063.
Moctar FICOU / VivAfrik