L’économie est la production de richesse générée à travers la fabrication, la distribution, la consommation et l’échange de bien et de service. Elle intègre toute les phases de transformation des ressources et des matières première utilisées pour fabriquer des produits qui seront commercialisés et consommés par les hommes.
De ce fait, l’efficacité économique dans le cadre du développement durable vise à produire des biens de consommation et à répartir les richesses de cette production de manière équitable, durable avec le souci de la protection de l’environnement et du renouvellement des ressources consommées ainsi que la protection des hommes et des femmes qui y travaillent. L’économie, le développement durable et l’aménagement du territoire sont donc intrinsèquement liées.
Absence de logique de développement inclusif durable
A l’évidence la politique d’aménagement réalisé depuis les indépendances a aggravé les inégalités sociales. Les investissements réalisés par l’Etat ont été prioritairement et majoritairement orientés vers les régions de Dakar, Thiès, Saint-Louis et Diourbel et n’ont obéi à aucune logique de développement inclusif durable.
Les différentes politiques mises en œuvre n’ont pas pris en compte les éléments fondamentaux de base à savoir : l’élaboration de programmes de développement territorial cohérents, basée sur une claire identification des besoins des régions ; une répartition des ressources budgétaires en fonction des besoins ; le renforcement des capacités techniques et financières des services administratifs déconcentrés ainsi que des collectivités locales. Bien au contraire, la politique de développement économique du Sénégal a évolué selon le contexte politique et économique national ainsi qu’en fonction de la position occupée par les leaders politiques dans l’appareil d’Etat. Les services administratifs déconcentrés laissés à eux-mêmes ne disposent que de peu de ressources pour du fait d’une centralisation au niveau des Ministères sectoriels. De même, la décentralisation mise en œuvre par le Sénégal reste inachevée ; le transfert de compétences au profit des entités locales s’est fait sans un transfert de ressources et de compétences techniques nécessaires pour la mise en œuvre des politiques publiques.
Une urbanisation non maîtrisée au Sénégal
Les disparités régionales observées qui se sont accentuées ont favorisé une urbanisation croissante et rapide du fait de l’exode rural. Cette forte urbanisation rend du coup difficile l’accès aux services publics dans les grands centres urbains et dégrade considérablement les conditions de vie des populations dont les effets prévisibles tiennent à la formation de quartiers ou d’occupations anarchiques. Cette urbanisation non maîtrisée a accentué les déséquilibres régionaux et a négativement impacté l’environnement (inondations, insalubrité, dégradation du littoral…).
In globo, en dépit de ses avantages comparatifs (existence d’infrastructures socio-économiques, positionnement géographique, stabilité socio-politique, assistance étrangère, etc.), le Sénégal n’a pas su amorcer son décollage économique du fait principalement d’un niveau de productivité et d’investissement insuffisants et faibles, induits principalement par la mise en œuvre successive de programmes et de choix de politiques économiques inopérants, iniques et inefficaces. Les faibles performances de l’économie sénégalaise qui en ont découlé corrélativement, se sont traduites par une accentuation de la pauvreté et des inégalités sociales qui perdurent encore aujourd’hui.
Mame Diaara SAMB / VivAfrik