Le rôle des forêts dans la lutte contre le dérèglement climatique

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Sur le plan mondial, une surface forestière équivalente à la taille d’un terrain de football est détruite toutes les deux secondes. Ce phénomène qui dégrade sans cesse le cadre de vie des centaines de millions de personnes et met en danger des milliers d’espèces végétales et animales, se présente aujourd’hui comme une menace non négligeable pour l’environnement. En outre, cet état de fait est aussi à l’origine d’émissions de 20% mondiales de gaz à effet de serre. En Afrique, la course à l’exploitation des forêts donne lieu à des fraudes et irrégularités qui profitent d’un système fragile de réglementations et de gouvernance.

Dès lors il urge de faire de la protection des forêts un sacerdoce pour renverser cette tendance. Et la forêt du  bassin du Congo considérée comme le deuxième poumon vert  de la planète après l’Amazonie peut être une alternative. Ainsi, elle joue un rôle vital dans le contrôle du changement climatique. Logée dans la République démocratique du Congo (Rdc),  la forêt couvre 60% du territoire (plus de 2 millions de km2) et stocke plus de 8% du carbone mondial, ce qui en fait le quatrième plus grand réservoir de carbone forestier du monde. A préciser que la déforestation est une des causes majeures des changements climatiques pour deux raisons essentiellement. D’un côté, elle réduit les forêts. Sur ce point précis, c’est la quantité de CO2 absorbée et piégée par ces écosystèmes qui baisse sensiblement. De l’autre côté, en coupant les arbres, l’industrie forestière libère le CO2 emmagasiné par ces derniers. Au final, jusqu’à 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à la déforestation. C’est plus que l’ensemble du secteur des transports ! La valeur potentielle de ces forêts pour le stockage du carbone est supérieure aux revenus générés par l’exploitation industrielle. Le remplacement de l’exploitation industrielle par un système de protection forestière avec un financement international serait non seulement profitable aux populations locales, par la protection de leurs moyens de subsistance et de la biodiversité, mais il contribuerait également à sauver le climat. C’est dans ce sillage que Greenpeace mène une campagne active en RDC et au Cameroun pour la préservation de ce patrimoine mondial unique, qui est aujourd’hui menacé par la déforestation.

Hormis ce succès dans la lutte contre le changement climatique, la forêt du bassin du Congo regorge une importante valeur écologique. 415 espèces de mammifères, 11 000 espèces de plantes, 1 117 oiseaux et près de 1 000 de poissons d’eau. Eléphants de forêt, gorilles, bonobos et okapis sont parmi les espèces les plus emblématiques de cette extraordinaire biodiversité. Dans ces régions, des cultures entières sont basées sur leur relation avec la forêt. Des dizaines de millions de personnes en dépendent pour leur alimentation, leurs plantes médicinales ou leur approvisionnement en énergie.

L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace Afrique, dans sa mission de recherche de solutions contre la déforestation a mené des enquêtes pour dénoncer les crimes environnementaux et  les manquements graves au respect des lois existantes, en mettant à jour les acteurs peu scrupuleux. Nous plaidons aussi pour la mise en place de réglementations respectées et contraignantes dans les pays producteurs. Nous avons démasqué les pratiques douteuses d’Heraklès Farm au Cameroun (voir notre rapport Permis de piller) pour écouler le bois prélevé en grande partie de façon illégale sur sa concession, dénonce l’ONG. Greenpeace a également exposé dans son récent rapport, Exporter le chaos les voies par lesquelles des sociétés peu scrupuleuses comme Cotrefor profitent de la fragilité des mécanismes de contrôles.  Et pour endiguer ces pratiques, Greenpeace plaide pour : une déforestation zéro dans les forêts tropicales intactes du monde pour 2020 ; l’adoption de « Forests for Climate », un mécanisme de financement international qui rend la sauvegarde des forêts intactes plus économique que leur destruction massive ; des mesures strictes pour mettre un terme au commerce international du bois illégal et invite le gouvernement de la RDC de développer un plan national intégré d’utilisation des sols avec l’implication des communautés locales dans l’identification des zones forestières protégées.

Moctar FICOU / VivAfrik

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