« L’électricité générée par l’énergie solaire coûte aujourd’hui beaucoup moins chère que le gaz », a déclaré mardi 16 janvier 2018 l’expert en énergie solaire, Mouloud Bakli lors de l’émission intitulé « L’Invité de la rédaction » sur la chaine 3 de la Radio algérienne.
Le modèle de transition énergétique durable à mettre en œuvre pour faire passer l’Algérie au stade d’exploitation industrielle de l’énergie solaire, en particulier, a été le thème traité à l’occasion de ce plateau. Ainsi, invité à s’expliquer sur les ondes de la radio nationale à propos de cette question stratégique l’expert algérien a précisé que le coût du photovoltaïque s’est divisé par six, ces dernières années. « C’est devenu une évidence. Dans toutes les rencontres sur l’énergie organisées de par le monde et concernant le solaire, personne ne parle d’un coût de plus de 4 centimes de dollar le kilowattheure (Kwh), soit l’équivalent de 3 dinars », a-t-il rappelé d’emblée. Poursuivant son speech, il indique que « les pays ayant déjà mis en place un écosystème, en la matière, peuvent affirmer qu’ils produisent actuellement du solaire à moins de 2 dinars le kilowattheure », devant incontestablement, moins chère que le gaz brulé, aujourd’hui, dans les centrales thermiques pour y produire de l’électricité. La chute sensible des prix n’est pas venue d’un coup et résulte d’une grande évolution dans le domaine des technologies. Il est à noter également que selon les explications fournies, « la baisse du prix de ce type d’énergie — par la rapide évolution des technologies devenues plus efficaces et beaucoup moins chères — ont amené des pays, à l’exemple de la Chine, à développer des projets solaires de plus de 1.000 mégawatts de production annuelle ».
Pour l’expert, « les panneaux solaires sont très fiables ». Suffisant pour M. Bakli, qui fait référence aux nombreuses études menées, notamment, par des chercheurs de renom, allemands, chinois et japonais, et consacrées à la fiabilité des panneaux solaires, d’indique que « l’on peut aujourd’hui garantir un panneau pour 25 ans » et que « les panneaux qui sortiront d’ici une année auront une garantie de 35 ans » ; c’est dire le progrès constant enregistré en la matière. Du point de vue de cet expert, « on aurait mieux à faire à substituer, progressivement, l’énergie solaire de celle tirée du gaz naturel et à transformer celui-ci aux fins d’exportation, ce qui permettrait à la Sonelgaz de réduire ses subventions et, parallèlement, de générer une quarantaine d’emplois par mégawatt produit ».
Répondant à une question liée au « retard accusé par le pays en matière de reconversion énergétique », il rassure que ce retard « est parfaitement rattrapable ». Aussi et tout en se référant aux 385 MW déjà installés, il soutient que ces derniers constituent, en fait, « une étape d’apprentissage aux technologies de l’énergie photovoltaïque ». Poursuivant ses propos, l’invité de la rédaction qui évoquera de nombreuses expériences lancées à travers le monde, propose de confier l’essor de ce type d’énergie à des entrepreneurs privés, et citera, dans ce contexte, l’exemple de l’Inde qui est, aujourd’hui, considérée comme le numéro 3 mondial en matière d’exploitation du solaire « à raison de 6 gigawatts installés, chaque année ».
L’expert Mouloud Bakli est chercheur algérien résidant aux Émirats arabes unis, à Dubaï. Il affirme que la question de transition énergétique constitue « une priorité du président de la République » et mettra l’accent sur l’importance de réaliser le programme dédié aux énergies renouvelables, un programme « bien défini » qui comporte des « quotas par technologie à l’aube de 2030 » et qui se décline en éolien, en solaire, en biomasse et en solaire thermique. Concluant que « l’énergie solaire, c’est l’avenir de l’Algérie ».
Moctar FICOU / VivAfrik