Mali : Ibrahim Coulibaly s’érige contre la dégradation de l’environnement

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L’ancien animateur de la Radio et télévision du Mali, Ibrahim Dionkoloni Coulibaly, partit en retraite le 1er janvier 2018 a fait du combat pour la préservation de l’environnement son crédo. Après 20 ans au « service de l’environnement » dans les locaux du média cité, M. Coulibaly estimait déjà que cette lutte doit être perpétuelle.  « C’est pour toute la vie parce que c’est pour la vie », confiait-t-il à nos confrères de « La Voix de l’environnement » à ce propos.

Le fondateur de la radio « La Voix de l’environnement » affirme que la protection de l’environnement est culturelle chez les Bambaras. « Enfant déjà on te dit de ne pas tuer le margouillat pendant l’hivernage. Parce qu’on sait que pendant cette période les margouillats pondent les œufs. C’est pour la protection de l’espèce qu’on dissuade les enfants à s’en passer pendant ce temps. On leur dit quand tu tues un margouillat et que tu trouves de l’herbe dans sa bouche ou son ventre, tu meurs avant la fin de l’année. C’est pareil pour certains arbres et d’autres animaux », se souvient Ibrahim Coulibaly. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, il s’active aussi dans la promotion du cadre de vie au Mali notamment lors de ses émissions de divertissement comme « Musique couramment », « Poyi kan poyi » (poésie) pour le monde rural, il sensibilise les maliens à sauvegarder les forêts, les fleuves (Sénégal et Niger qui traversent le Mali), les animaux sauvages ; à planter des arbres et surtout renoncer à l’utilisation des sachets plastiques.

A l’en croire, « le Mali est plus vulnérable aux changements climatiques ». Suffisant pour lui de comparer l’environnement à ses concitoyens. « L’environnement c’est nous-mêmes. Sans un cadre de vie sain, on n’aura jamais la paix. On n’existera plus. J’espère que les maliens ont compris le message. Beaucoup sont conscients aujourd’hui effets des changements climatiques visibles », souligne-t-il estimant que le Mali est l’un des pays les plus touchés par les effets des changements climatiques. « Les productions agricoles et aquatiques ont terriblement baissé. Aujourd’hui, plus de quatre millions de maliens sont menacés par famine selon l’Ocha. Cela est dû la mauvaise pluviométrie de la campagne qui s’achève. Et c’est les conséquences des changements climatiques », témoigne l’animateur.

Se prononçant sur l’attitude du président américain vis-à-vis de l’environnement, Dionkoloni argue que Donald « Trump se trompe ». Comme tout environnementaliste digne de ce nom, l’animateur malien déteste le président des Etats-Unis, Donald Trump, qui a décidé de retirer la première puissance de l’Accord de Paris sur le climat. « Trump est aujourd’hui l’ennemi numéro un de l’environnement, mais pas seulement. C’est un danger pour l’humanité tout entière parce qu’on ne peut pas dissocier l’humanité de l’environnement. Il se trompe, car son pays est aussi vulnérable aux effets des changements climatiques. Je pense aux incendies ravageurs, aux ouragans et d’autres catastrophes naturelles qui frappent régulièrement l’Amérique. Il fait semblant d’ignorer les causes de tout cela. Je souhaiterais qu’on nomme le prochain ouragan Trump », plaide-t-il tout souriant. Avant de poursuivre qu’« heureusement, les USA ne se limitent pas uniquement au pouvoir central climato-sceptique. Les grandes fondations et ONG américaines vont contribuer à la réalisation de l’Accord de Paris, indispensable pour l’avenir du monde ».

Avec sa radio privée : « La Voix de l’environnement », captée depuis bientôt quatre ans à Bamako et environs, le nouveau retraité de la fonction publique promet de poursuivre sa lutte contre la dégradation de l’environnement. « Le combat de l’environnement est un combat pour toute la vie parce que c’est pour la vie. Donc pas question de se reposer après le service de l’Etat. La Voix de l’environnement ne parle et ne parlera que d’environnement », promet-il. Ayant en ligne de mire l’application de la loi interdisant la commercialisation des sachets plastiques au Mali et surtout la casse du barrage de Sélingué situé à une centaine de kilomètres de Bamako sur le Niger. Selon l’animateur, ce barrage hydro-électrique est dangereux pour le fleuve. « L’Allemand qui a construit le barrage s’est pendu le jour de l’inauguration de l’ouvrage. Avant son suicide, il a exprimé son regret d’avoir contribué à la disparition du fleuve Niger. Je me battrai pour qu’on enlève ce barrage », s’engage le président de l’Association des journalistes et communicateurs environnementaux du Mali et le vice-président de l’Association des journalistes et communicateurs environnementaux d’Afrique.

Moctar FICOU / VivAfrik

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