Madagascar est le 8ème pays le plus menacé par le réchauffement climatique selon l’Indice mondial des risques climatiques 2017. Sécheresses, inondations, cyclones, tous ces événements météorologiques se sont accrus ces dernières années. En 2015, la Grande Ile a même enregistré un réchauffement record de 1°C par rapport à l’ère préindustrielle. Lors de sa visite en France la semaine dernière, le président malgache a appelé à une plus grande coopération internationale pour parer aux changements climatiques sur l’île. Un message bien relayé vendredi 30 juin lors de la conférence organisée par l’Union européenne dans le cadre de la Semaine de la diplomatie climatique, mais également nuancé.
A Madagascar, l’Allemagne est le pays qui contribue le plus, par ses projets, à la réduction des effets négatifs causés par les changements climatiques. Des projets basés sur les Accords de Paris, qui tentent de prendre en compte le problème dans sa globalité. Christoph Feldkötter, le directeur de la GIZ, l’agence de coopération allemande, donne l’exemple de l’agriculture, un secteur fortement impacté. « Ce n’est pas seulement la production qui est endommagée par le changement climatique, explique-t-il, c’est aussi la transformation et la mise en valeur des produits agricoles. Par exemple si vous avez une route nationale qui est endommagée, les événements météo extrêmes causent un très grand problème pour le transport des produits. Alors il faut soutenir la chaîne des valeurs entière, confit-il à rfi.fr. »
Mais Voahirana Randriambola, responsable de l’accès à l’énergie au WWF, rappelle aussi que l’origine du problème n’est pas climatique mais humaine : « Notre système de développement, actuellement, n’est pas durable. Et le changement climatique est juste une pression supplémentaire sur ce système de développement non durable. Donc pour nous, la priorité est de renforcer d’abord ce développement durable qui permettra d’être beaucoup plus résilient face aux impacts du changement climatique. » Comment ? En préservant les écosystèmes et en modifiant les habitudes. A Madagascar, 92% des ménages utilisent le charbon de bois comme unique source d’énergie. La déforestation reste donc un problème humain plus que cyclonique.
Images de Agostini, C. Dani & I. Jeske
Moctar FICOU / VivAfrik