L’Etat doit réorganiser et réglementer l’activité de la décharge de Mbeubeuss (région de Dakar) en fixant par exemple des prix de cession des objets tirés de ce dépotoir situé dans la banlieue dakaroise, dont les revenus journaliers ont été évalués par certaines études à 20 millions de francs CFA, a plaidé El Hadj Malick Diallo, responsable d’une association des acteurs de cette filière.
La vente des produits « pose problème parce que les acheteurs viennent avec leurs propres prix. Les recycleurs n’y peuvent absolument rien », a fait observer M. Diallo, président de l’Association des récupérateurs et recycleurs de Mbeubeuss, dans un entretien paru dans l’édition de mardi du quotidien Enquête. « Sous ce rapport, nous considérons que c’est à l’Etat de fixer le prix de nos produits », a dit cet acteur dont l’association revendique 1.850 des 3.000 récupérateurs et recycleurs de Mbeubeuss. Outre des considérations relevant de questions sécuritaires, « nous avons des préoccupations par rapport à nos outils de travail qui sont manuels. Et je pense que nous devons essayer de nous moderniser, c’est-à-dire utiliser des tapis, avoir des unités de santé qui viennent ici pour faire des dépistages », a indiqué El Hadj Malick Diallo.
Un incendie s’est déclaré fin décembre dernier à Mbebeuss, provoquant la mort de deux personnes – une femme et un jeune « talibé » (enfant mendiant et/ou pensionnaire d’une école coranique, Ndlr) de 12 ans. Ce drame a relancé le débat sur l’insécurité à laquelle sont confrontés recycleurs et récupérateurs de Mbeubeuss. Une étude conduite en 2005 sous la direction de l’Institut africain de gestion urbaine avait évalué à 20 millions de francs CFA par jour les gains générés par l’activité des recycleurs et récupérateurs de Mbeubeuss.
Moctar FICOU / VivAfrik