A Madagascar, le cyclone tropical Enawo a affecté 30 % des plantations de vanille, d’après les estimations de l’Association nationale des exportateurs de vanille.
Parmi les régions les plus touchées par ces dégâts, figure la ville d’Antalaha, l’une des principales zones de production de la gousse, située dans le nord-est de la Grande Ile. «Dans cette région, environ 95 % des cultures ont été détruites », estime Eddie Fernand le maire d’Antalaha. Cette destruction des plantations qui risque de conduire à une récolte désastreuse, en juillet prochain, fait planer le spectre d’une nouvelle flambée des prix de la vanille sur le marché mondial. « Le marché est très volatile et peut s’enflammer à n’importe quel moment », indique Josephine Lochhead, présidente d’une entreprise américaine de fabrication d’arôme, interviewée par Reuters et cité l’agenceecofin.com. Pour Mamy Razakarivony, président de l’Association nationale des exportateurs de vanille, qui dit redouter les effets néfastes de cette hausse des prix sur les acheteurs, les producteurs locaux pourraient se livrer à la vente des gousses de vanille immatures, endommagées par le cyclone ; ce qui introduirait de la vanille de mauvaise qualité sur le marché. « Cette perte de la qualité associée à la hausse des prix annonce une saison catastrophique », prédit le dirigeant.
Toutes ces inquiétudes suscitées par le cyclone Enawo viennent en écho aux conséquences désastreuses enregistrées sur la Grande Ile, à cause du cyclone Hudah survenu en avril 2000. Cet épisode météorologique qui avait détruit 35 % des récoltes de vanille de Madagascar a fait grimper le prix du kilogramme de vanille vers les 500 $ durant la période 2001-2004. Pour rappel, Madagascar fournit, à elle seule, 80% de la production mondiale de vanille et représente le principal exportateur mondial. L’essentiel (80%) de la production est réalisé dans le nord-est du pays, au niveau de la région « Sava » (Sambava, Antalaha, Vohémar et Andapa).
Moctar FICOU / VivAfrik