Laetitia Guibert et Julia Roloff prônent un dialogue ouvert et proactif entre les managers RSE et les acteurs impliqués

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La mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises au sein des sociétés est plus facilement couronnée de succès si les managers RSE se montrent disposés à engager un dialogue ouvert et proactif avec les acteurs impliqués. En observant de plus près les différentes approches, il apparaît qu’un tel discours est plus facile à énoncer qu’à déployer. Analyse faite par Julia Roloff, professeure associée à Rennes School of Business et Laetitia Guibert, responsable de projet RSE à Expanscience.

L’importance croissante accordée à la politique de RSE est une bonne nouvelle pour les partisans d’une pratique commerciale responsable. Chacun des acteurs concernés, au sein d’une entreprise privée comme d’un organisme public, doit être impliqué sérieusement dans l’adoption et l’application d’une initiative d’une telle ampleur ; d’autant que, explique ouest-france.fr, les politiques RSE varient tant en termes de contenus que d’objectifs, au même titre que les processus de discussion qui en découlent, les sujets en jeu, la participation des intervenants et la fréquence des échanges. Idéalement, le dialogue stratégique conduit à des actions concrètes, qui doivent être suivies et analysées. Une étude récente portant sur un panel d’entreprises françaises a ainsi révélé un certain nombre d’approches aux résultats divergents. Pour développer et appliquer avec succès une politique RSE, quatre principaux facteurs ont été identifiés : une entreprise doit tout d’abord vouloir s’engager ; elle ne doit pas recourir à la RSE comme une solution rapide et à court-terme pour résoudre un problème ou faire face à une menace interne ou externe ; la stratégie doit être soutenue par la direction et le top management, afin de souligner l’engagement global de l’entreprise dans la démarche. ; le suivi des actions qui en découlent est crucial pour assurer la viabilité du processus de mise en œuvre et l’évaluation par des tiers s’avère fondamentale pour bénéficier d’une vision objective de la situation, qui pourra dès lors être partagée en interne et en externe, dans un souci de transparence totale et de légitimité sociale.

Ces quatre conditions remplies, l’entreprise doit dialoguer avec ses partenaires si elle veut augmenter ses chances de concevoir et d’adopter avec succès une stratégie pérenne de RSE. Première étape : établir une cartographie complète des parties prenantes et une analyse aboutie de leurs attentes et de leur relation avec l’entreprise. Les bénéfices d’une telle approche sont nombreux : confiance favorisée, possibilité de mettre au point des solutions innovantes et opportunité de tester de nouveaux projets en adéquation avec la nouvelle politique RSE. Difficile, sur la base de ces conseils, de faire fausse route ? Et pourtant, la réalité du développement d’une stratégie RSE reste le plus souvent très éloignée de la théorie… Pour comparer le modèle théorique de développement de la RSE à la gestion concrète et pratique des acteurs impliqués, une analyse approfondie a été menée sur douze entreprises françaises, selon cinq critères principaux relatifs aux managers RSE : style de communication, cadre et fréquence de dialogue, profil des intervenants ou encore sujets abordés. Contrairement aux recherches précédentes en France, des types d’entreprises variés ont cette fois été évalués : sept multinationales, cinq sociétés cotées en bourse, une entreprise publique, deux entreprises familiales, une coopérative et deux institutions publiques. Les secteurs et industries étaient eux aussi vastes : construction, industrie agro-alimentaires, produits pharmaceutiques, services publics, transports… Premier constat : quatre types de démarches ont clairement été identifiées, chacune selon des styles, des approches et des objectifs différents.

Moctar FICOU / VivAfrik

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