Après une première semaine riche en conférences, expositions et présentations de projets, la 22e conférence des parties (COP22), ouverte à Marrakech, au Maroc, le 7 novembre dernier, entre dans la dernière ligne droite avec l’arrivée, prévue mardi 15 novembre dans l’après-midi, d’une soixantaine de chefs d’État qui débattront de l’application de l’accord de Paris signé en décembre dernier, informe la-croix.com.
Les « bonnes nouvelles » de la première semaine
Alors que l’élection de Donald Trump suscite beaucoup d’inquiétude en raison de la menace brandie par le nouveau président des États-unis de faire sortir son pays du processus, le ministre marocain des affaires étrangères et président de la COP22, Salaheddine Mezouar, s’est voulu rassurant, estimant qu’il ne pouvait pas y avoir de retour en arrière dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Quels sont les enjeux de la COP22 ?
« Bonne nouvelle ! 105 parties ont déjà ratifié l’accord de Paris à ce jour et nous encourageons les autres à faire de même », s’est-il réjoui. De son côté, Patricia Espinosa, la secrétaire exécutive de la convention cadre de l’ONU sur le changement climatique, a fait valoir que 90 pays étaient passés d’une promesse de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à des engagements formels. « C’est un grand pas en avant pour espérer finaliser tout le travail au plus tard en 2018 », s’est-elle félicitée.
La délicate question du financement
Mais le plus dur reste malgré tout à venir. D’abord parce que l’on sait déjà que les engagements pris à Paris ne permettront pas de limiter le réchauffement à 2 °C mais plutôt entre 3 et quatre degrés, d’où la nécessité d’une action plus ambitieuse. Ensuite parce que les pays les plus pauvres attendent de savoir si les pays développés tiendront bien leur engagement de mobiliser en leur faveur 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Ces deux sujets occuperont largement les débats de « haut niveau » qui vont ponctuer cette deuxième semaine. Les ONG dénoncent régulièrement le manque de moyens financiers mis sur la table des négociations.
Une « déclaration de Marrakech » encore en brouillon
« Sur les 100 milliards de dollars promis, les pays riches prétendent que près de la moitié est déjà mobilisée, mais ce montant est sans doute exagéré de plusieurs dizaines de milliards. Si bien que l’on est encore très loin des besoins réels sur le terrain », estime l’ONG Oxfam.
Donald Trump peut-il annuler la ratification de l’accord sur le climat ?
Le groupe des 77, une coalition de pays en développement, a également appelé à un meilleur partage entre les actions d’atténuation, destinées à limiter les émissions polluantes, et celui consacré aux projets d’adaptation qui figurent comme le « parent pauvre » du financement. La « déclaration de Marrakech » parviendra-t-elle à satisfaire toutes les parties prenantes ? Ce document de quatre pages, rédigé par la présidence marocaine, est encore loin d’être finalisé. Il reste quelques jours aux délégations pour transformer l’essai de l’accord de Paris.