La COP22 est ouverte. Ce lundi 7 novembre à partir de 10 heures, le démarrage officiel des travaux de la 22ème conférence sur le climat a été donné, lors d’une cérémonie d’ouverture à l’occasion de laquelle Salaheddine Mezouar, ministre des affaires étrangères et président de la COP22, Ségolène Royal, présidente de la COP21 et ministre française de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Hoesung Lee, président du GIEC, Mohamed Larbi Belcaid, maire de la ville de Marrakech, et Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la CCNUCC, ont pris la parole.
Le coup d’envoi a été donné par Ségolène Royal, ministre française de l’environnement, de l’énergie et de la mer. Après avoir salué les participants, la ministre française a déclaré ouverte la 22ème session de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. « Chers amis du combat climatique. Mes remerciements s’adressent tout d’abord à Sa Majesté le roi Mohammed VI et à son gouvernement », a déclaré d’entrée de jeu Ségolène Royal à huffpostmaghreb.com. « Je me souviens du premier sommet de la Terre, à Rio, auquel j’ai participé en tant que ministre de l’environnement », a poursuivi Royal, qui se félicite du fait qu’ « aujourd’hui (Ndlr : hier), jour d’ouverture de la COP22, 100 pays ont ratifié l’accord de Paris. Nous avons tous ensemble rendu possible ce que l’on disait impossible ». La ministre française a saisi l’occasion pour lancer « un appel aux 93 pays qui n’ont pas ratifié l’accord de Paris, pour qu’ils le fassent avant la fin de cette année ». Ségolène Royal est, par la suite, revenue sur les principes qui ont guidé son action, et dont elle a souhaité rendre compte. « D’abord le sens de l’urgence climatique. Ensuite le souci de l’efficacité climatique, parce que relever cet immense défi, c’est aussi une chance d’inventer un monde qui vient, avec les nouveaux emplois de la croissance verte », a rappelé Ségolène Royal. Le troisième point, sur lequel la ministre française a particulièrement mis l’emphase, est celui de la justice climatique. « Les pays les plus riches vivent comme s’il y avaient trois planètes, les plus pauvres comme s’il n’y en avait déjà plus. Alors, je demande une nouvelle fois la justice climatique, en particulier pour l’Afrique », a-t-elle martelé.
Lampe solaire en forme de fleur d’Ethiopie
Ségolène Royal est également revenue sur le discours du roi Mohammed VI à l’occasion de la commémoration de la Marche verte, prononcé dimanche 6 novembre au soir depuis Dakar, la capitale sénégalaise. « Dans son discours d’hier soir, à Dakar, le roi Mohammed VI a lancé un appel à la réussite de la COP22 autour de la priorité africaine. II a tracé avec clarté les priorités de la présidence marocaine, en particulier la prise en compte des enjeux africains, avec la mobilisation pour l’accès au financement et au transfert de technologies », a relevé la ministre française. « En guise de symbole », a lancé Ségolène Royal aux participants, « vous avez cette petite lampe solaire en forme de fleur d’Ethiopie, que vous allumerez et que nous allumerons tous ensemble tout à l’heure, pour marquer le droit du continent africain à la lumière ».
Mezouar et le marteau de la présidence
À la fin de l’allocution de Ségolène Royal, il a été procédé à l’élection par acclamation de Salaheddine Mezouar en tant que président de la COP22. À l’issue de son élection, et après lui avoir offert le marteau de la présidence – que Salaheddine Mezouar s’est amusé à faire tournoyer près de la tête de Ségolène Royal – cette dernière lui a présenté un cadeau : un globe terrestre géant, tout bleu, tout sourire. Salaheddine Mezouar a, à son tour, prononcé une allocution certes moins poignante que celle de Ségolène Royal, mais tout autant engagée. Moment symbolique : la mention de Mohamed El Yazghi, président de la COP7, qui s’est tenue à Marrakech en 2001, et dont Mezouar a salué la présence lors de cette COP. « J’ai l’immense honneur de présider la COP22 », a scandé Mezouar, qui a tenu à saluer « la présidence française de la COP21, et le travail qui a été effectué, couronné par l’accord de Paris ». Pour le ministre marocain des affaires étrangères, cette COP intervient dans un contexte où « beaucoup de gens sont confrontés, au quotidien, à des souffrances qui les poussent à remettre en question leur existence même ». « Je m’engage à ce que la présidence marocaine œuvre, de manière sérieuse et engagée, à accomplir un avancement concret en 2017, et s’attache avec une vision stratégique, à travailler à vos côtés de manière transparente et inclusive durant la conférence », a promis Mezouar.
Moctar FICOU / VivAfrik