En fin, la COP22 s’ouvre à Marrakech

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La conférence climatique de l’ONU veut concrétiser les engagements pris à Paris pour lutter contre le réchauffement planétaire, a-t-on appris de 24heures.ch.

C’est un traité historique qui manque encore de mode d’emploi : la 22ème conférence climatique de l’ONU s’est ouverte ce lundi à Marrakech. Objectif : appliquer l’accord de Paris, qui pour la première fois a vu la communauté internationale s’engager contre le réchauffement. Pour ces premiers jours, les quelque 15 000 participants à cette COP22 – négociateurs, élus, scientifiques, ONG, entreprises, etc – devraient avoir largement l’esprit outre-Atlantique, où se joue la présidentielle américaine. Alors que le républicain Donald Trump a déjà assuré qu’il attaquerait l’accord s’il était élu, la responsable climat de l’ONU s’est dit, dimanche, «désireuse de travailler avec le/la futur(e) président(e)». «Nous espérons que nous pourrons avoir une relation très constructive et positive», a dit à la presse Patricia Espinosa. Les Etats-Unis (2e émetteur mondial de gaz à effet de serre, sources du réchauffement) «sont l’un de nos partenaires les plus importants, leur participation à cet accord est cruciale». «Maintenant, l’accord de Paris est entré en vigueur» vendredi, a-t-elle rappelé : «et nous sommes tous contraints par cet engagement». L’accord de Paris adopté fin 2015, signé par 192 Etats, a été ratifié jusqu’ici par 100 d’entre eux (représentant près de 70% des émissions mondiales), a souligné lundi en ouvrant la conférence la présidente de la COP21 Ségolène Royal. «Oui, nous avons tous ensemble rendu possible ce que l’on disait impossible», a déclaré la ministre française.

Transformer l’accord en succès concret

Mais à la COP22 à Marrakech, les négociateurs devront commencer à s’accorder sur toute une liste de procédures, qui feront au final de Paris un vrai succès ou pas. Leur première tâche sera, selon la négociatrice française Laurence Tubiana, d’«achever les règles» de ce pacte complexe qui inclut notamment un objectif collectif (ne pas dépasser 2°C de réchauffement), des promesses nationales d’action (insuffisantes à ce stade) et des principes généraux pour les revoir à la hausse. Concrètement, cela signifiera résoudre toute une série de questions délicates : comment suivre les émissions de GES de chaque pays? Comment garantir le financement des politiques climatiques des pays du Sud promis par le Nord? Quels pourront être les critères de «compensation» des pays pauvres touchés par les impacts climatiques, sécheresses, inondations et autres tempêtes? «La COP22 est vraiment une COP pour l’application et l’action,» a expliqué le négociateur américain Jonathan Pershing à la presse. Le consensus actuel est de parvenir à un accord sur ces sujets d’ici à 2018. Un bilan global des engagements nationaux en matière de réduction d’émissions – issues pour l’essentiel de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon – est aussi prévu en 2018, sur la base du volontariat.

Elan politique la semaine prochaine?

La réalisation des plans actuels éviterait les catastrophiques 4/5°C attendus en l’absence de politiques climatiques, mais met encore la planète sur une trajectoire extrêmement dangereuse de 3°C. D’où la nécessité de renforcer ces engagements. L’accord de Paris appelle à limiter le réchauffement en deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, voire 1,5°C, un défi énorme. A Marrakech, pour la seconde semaine de la COP, une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement viendront, le 15 novembre, renforcer l’élan politique.

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