L’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) a adopté, jeudi 6 octobre, un système de compensation de ses émissions de CO2. Un accord jugé historique par de nombreux observateurs… et décevant pour d’autres. Se pose maintenant la question de son application concrète. Cette annonce reste de bon augure à un mois de la COP22 et quelques jours après la ratification de l’accord de Paris par l’Inde, l’Union européenne et le Canada.
L’aviation civile internationale est le 7ème plus gros émetteur de CO2 et représente selon novethic.fr 2% des émissions mondiales. Avec le secteur maritime, le secteur aérien était le seul à ne pas être couvert par l’accord de Paris. 7ème plus gros émetteur de CO2 avec 2% des émissions mondiales – et plus de 20 % en 2050, l’aviation civile internationale était regardée de près. Et l’accord adopté jeudi 6 octobre est très attendu. Finalement, au terme de deux semaines d’intenses négociations, les 191 membres de l’Oaci (Organisation de l’aviation civile internationale), réunis en assemblée générale à Montréal, ont entériné un mécanisme de compensation des émissions de CO2, baptisé CORSIA. Il doit permettre au secteur d’être « carboneutre » à partir de 2020, c’est-à-dire que la croissance des émissions de CO2 par rapport aux niveaux de 2020 devra être compensée. Concrètement, les compagnies aériennes pourront acheter des crédits carbones auprès d’autres secteurs, via une bourse d’échange pour compenser leurs émissions. Le système est graduel : il se fera sur une base volontaire de 2021 à 2026 (avec une phase pilote de 2012 à 2013), puis deviendra obligatoire à partir de 2027 et jusqu’en 2035. Les pays les moins développés, les petits États insulaires et les pays enclavés, pesant pour moins de 0,5% du trafic mondial de passagers, en seront exemptés.
Moctar FICOU / VivAfrik