Installée à Moutéla, près de Nkayi, la Société agricole de raffinage industriel du sucre (Saris) est plus qu’une simple entreprise. C’est une véritable institution. Depuis des décennies, elle rythme la vie de la Bouenza, et ses employés – cadres, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés – sont réputés dans toute l’Afrique centrale pour leur savoir-faire. On se les arrache. Principal employeur de Nkayi et des villages environnants (700 emplois fixes et 4 000 temporaires), la Saris a été créée en 1991 avec pour principal actionnaire la Société d’organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), du groupe français Vilgrain, qui détient 66,04 % du capital social, aux côtés de l’État congolais (33,96 %), explique jeuneafrique.com.
La présence au Congo de la famille Vilgrain remonte aux années 50, avec la création par Jean Vilgrain de la Société industrielle et agricole du Niari (Sian). En 1970, sous le régime marxiste du président Marien Ngouabi, le vaste complexe, nationalisé, donne naissance à quatre sociétés, dont la Société industrielle et agricole du Congo (Sia-Congo), rebaptisée Sucrerie du Congo (Suco) en 1975. Mauvaise gestion, personnel pléthorique, effondrement de la production de sucre… autant de facteurs qui conduisent à la privatisation de la Suco en 1991. Son repreneur est la Somdiaa. C’est ainsi que les Vilgrain refont surface au Congo. Sodas. La Saris détient une concession de 32 000 ha, dont environ 12 500 plantés de canne à sucre. Après un record de 700 469 tonnes de canne en 2013, la production s’est élevée à 622 823 t en 2015, alors que celle de sucre atteint environ 70 000 t/an.
Moctar FICOU / VivAfrik