Après la ratification de l’accord de Paris sur le climat, la question reste de savoir combien de temps prendront les pays pour agir. Rarement un traité aura été si vite ratifié, reflétant l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, l’entrée en vigueur rapide de l’accord de Paris, dans un mois, va-t-elle suffire à enclencher à temps l’indispensable transition énergétique des pays?
Si l’on se au site lematin.ch, «politiquement cela veut dire que l’accord de Paris a le vent en poupe: l’élan est toujours là», souligne l’Américain Alden Meyer, observateur de longue date des négociations climatiques. «A son adoption (fin 2015), je ne pense pas que quiconque imaginait qu’il puisse entrer en vigueur si rapidement». De l’avis général, la présence d’un candidat climato-sceptique dans la campagne présidentielle américaine, Donald Trump, n’est pas un facteur déterminant. C’est plutôt la dynamique alimentée par le couple Chine-Etats-unis qui a joué, d’abord via l’annonce de leur ratification «dans l’année», puis avec leur passage à l’acte au début septembre. Cette ratification-éclair «vient rappeler que le facteur temps est essentiel», souligne l’experte Jennifer Morgan, aujourd’hui à la tête de Greenpeace international. De fait, les records de chaleur devraient de nouveau être battus en 2016, et les mauvaises nouvelles continuent de s’amonceler. «Le réchauffement se produit beaucoup plus vite que prévu» et le monde pourrait avoir gagné quelques degrés Celsius dès 2050, a prévenu Robert Watson, ex-président du GIEC, le groupe des experts mondiaux du climat. Il faudrait «doubler, voire tripler les efforts», a-t-il souligné, pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, liées pour l’essentiel aux énergies fossiles. Pour Jennifer Morgan, la question n’est plus de savoir si la transition énergétique mondiale aura lieu, mais «à quelle vitesse» et «qui ira le plus vite».
Moctar FICOU / VivAfrik