Il y a quelques jours, le Climate Institute, une ONG australienne qui lutte contre les problèmes climatiques, a publié un rapport appelé « La tempête couve : le réchauffement climatique met en danger le café ». Le rapport indique que « sans action fortes pour réduire les émissions », les zones où le café est cultivé risquent de décliner de 50% d’ici à 2050, estiment nos confrères d’eatglobe.fr.
De plus, la migration des plantations de caféiers à des altitudes plus élevées menace les zones de forêts. Le rapport se termine en encourageant les consommateurs à acheter du café des marques « qui n’ont aucune empreinte carbone et qui garantissent un commerce équitable avec les petits producteurs ». C’est-à-dire des marques comme Fairtrade, qui a commandé cette étude. Ainsi, le rapport mélange des informations utiles sur les effets du réchauffement climatique sur la production de café, ses propres plans pour lutter contre les changements climatiques et une promotion de Fairtrade, l’organisation qui a financé l’étude. La prévision d’une réduction de 50% des zones actuellement cultivées pour le café provient d’une étude peu remarquée publiée en décembre 2014 par les scientifiques de l’Université Humboldt de Berlin, menée par Christian Bunn et le Centre international pour l’agriculture tropicale. Les chercheurs ont pu démontrer que : la plus grosse détérioration des conditions de culture du café de type Arabica est attendue au Brésil et dans les zones de faible altitude dans les autres pays d’Amérique latine (zones brunes). Le déclin présumé des zones actuellement utilisées pour la production de café pourrait être mitigé, paradoxalement, par le fait que le niveau grandissant de CO2 dans l’atmosphère devrait augmenter la productivité des caféiers de 12 à 15%, comme le rapporte une équipe menée par Raquel Ghini, de l’organisation pour la recherche brésilienne Embrapa en septembre 2015. Et le développement de caféiers plus résistants à la chaleur devrait encore réduire cet impact.
Malgré tout, il est probable que la pression pour étendre la production dans des zones forestières en altitude, en Amérique du Sud et en Asie va s’intensifier, mettant en lumière la nécessité de créer un mécanisme mondial de protection des forêts.
Moctar FICOU / VivAfrik