La révision semestrielle du Document sur les besoins humanitaires de l’Ethiopie (Hrd), qui a été publié conjointement par le gouvernement d’Ethiopie, les Agences Onusiennes, les Organisations non-gouvernementales, indique que 900.000 ménages supplémentaires ont besoin d’une aide agricole de toute urgence. Soit l’équivalent de 2,9 millions de personnes touchées en août. 45 millions de dollars sont alors nécessaires afin de répondre aux besoins supplémentaires du secteur agricole.
Selon la FAO, explique agrimaroc.ma, la sécheresse engendrée par le phénomène climatique El Niño a provoqué de mauvaises récoltes dans de nombreuses régions du pays et des pertes au sein du bétail dont l’importance est vitale pour les moyens d’existences des agriculteurs et des agropasteurs. La sécheresse a été suivie d’inondations saisonnières, qui ont causé de sérieux dégâts sur les cultures et inondé les pâturages. La situation pourrait s’aggraver avec l’arrivée du phénomène La Niña, à partir du mois d’octobre. De l’avis d’Amadou Allahoury, représentant de la FAO en Éthiopie, « si les inondations empirent, des épidémies de maladies liées aux cultures et au bétail pourraient resurgir, avec pour effet de réduire davantage la production agricole et de compliquer tout effort de relance (…) La situation est à présent critique. Nous devons nous assurer que les agriculteurs seront en mesure de semer entre maintenant et septembre et de produire assez pour nourrir leurs familles afin d’éviter à des millions de personnes de compter sur l’aide alimentaire pour une année supplémentaire. L’Ethiopie a besoin d’un soutien mondial de toute urgence afin de répondre à ses besoins humanitaires, nous n’avons pas le temps de tergiverser ».
A en croire certaines estimations, pour garantir le bon déroulement de la dernière campagne de semis de l’année, près de 8,8 millions de dollars seraient nécessaires pour fournir à 530.000 foyers du matériel de semis pour les plantes racines, des légumineuses, des légumes, et des semences céréalières. Selon la FAO, les ménages ayant perdu des petits ruminants, tels que des moutons, auront besoin d’au moins deux ans pour revenir à leur niveau d’avant la sécheresse, tandis que les ménages possédant du bétail auront, eux, besoin de près de quatre ans pour se rétablir. Les animaux ayant survécu à la récente sécheresse sont toujours faibles et vulnérables aux maladies en période pluvieuse; 36,2 millions de dollars sont nécessaires afin de procéder aux interventions nécessaires et soutenir 2,4 millions de ménages dépendant de leur bétail (soit 12 millions de personnes).
Moctar FICOU / VivAfrik