Les humains s’inquiètent parfois – mais pas tous les jours – des conséquences qu’ont les changements climatiques sur leur vie. Ils devraient également se soucier de leurs lointains cousins. Après la chasse, la déforestation et le commerce des animaux exotiques, le climat risque de rendre encore plus vulnérables de nombreux primates autour du globe, annonce une récente étude québécoise.
Si l’on se fie à sciencepresse.qc.ca, les chercheurs ont découvert que certains primates pourraient subir une augmentation de chaleur jusqu’à 10 % plus élevée que pour la moyenne des humains. « Les primates non humains expérimenteront parfois moins de précipitations, mais aussi des hausses de températures plus sévères, et souvent une combinaison des deux, ce qui est potentiellement dramatique », détaille Tanya Graham, candidate à la maitrise au département de Géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia. En raison de leur répartition et de leur mode de vie, les conditions de vie des macaques et autres bonobos empireront. Les chercheurs anticipent une variation des précipitations de près de 7,5 % – à la baisse ou à la hausse suivant les endroits de la planète – par degré de réchauffement et, du côté de la température, jusqu’à 1,5 % de hausse pour chaque degré supplémentaire. Par exemple, le singe hurleur d’Amérique du Sud (Alouatta arctoidea) connaîtra une hausse de 1,2 °C et une baisse de 5,3 % des précipitations pour chaque degré de hausse du climat mondial – une combinaison catastrophique pour ce singe du nouveau monde dont la zone de répartition couvre l’ouest du bassin amazonien (Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou et Brésil). L’équipe de recherche du laboratoire de Damon Matthews, à laquelle appartient la jeune chercheuse, a démarré cette étude sur les effets des changements climatiques sur les espèces de primates sans disposer de données pertinentes dans le champ de la primatologie. Peu de recherches ont montré comment les individus ou les populations répondent aux variations climatiques ou aux conditions extrêmes – températures élevées, sécheresses, inondations, etc. « C’est pourquoi nous avons décidé de documenter quelles sont les espèces et les endroits du globe les plus vulnérables », explique Tanya Graham.
Moctar FICOU / VivAfrik