Dévasté par une très sévère sécheresse, le Zimbabwe, déjà enlisé dans une crise économique infernale, a mis en vente sa faune sauvage. Les acheteurs qui ont «la capacité pour acquérir et prendre soin d’animaux sauvages» et un terrain assez vaste sont en effet invités à se manifester auprès des autorités zimbabwéennes.
Pour cela, c’est très simple. Comme l’explique le magazine américain Outside, il faut simplement remplir un dossier de candidature à envoyer à la Zimparks, l’agence nationale qui gère les parcs nationaux. Coût de l’opération: 50 dollars, mais cela ne vous donne aucune garantie de pouvoir acquérir un animal. Dans sa parution d’hier, slateafrique.com renseigne que le Zimbabwe n’a pas identifié une espèce en particulier pour son opération de déstockage. Mais selon le quotidien local The Herald, des lions, impalas, zèbres, éléphants ou rhinocéros sont en vente. Ce qui pour certaines espèces, comme les rhinocéros ou les pangolins, entre en contradiction avec les moratoires sur la vente d’espèces sauvages imposés par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (Cites). Le commerce d’éléphants, lui, est autorisé par la Cites, comme le rappelle National Geographic, et peut rapporter entre 40.000 et 60.000 dollars par tête. En juillet 2015, la Zimparks avait ainsi vendu 24 éléphanteaux à un parc animal à thème situé dans la région de Guangzhou en Chine.
Un voyage risqué
Les autorités zimbabwéennes ont déjà tenté de justifier cette mise en vente d’une partie de sa faune sauvage. «Notre écosystème ne peut pas accueillir un large nombre d’animaux. Nous pouvons donc exporter et vendre plus d’éléphants et d’autres animaux à ceux qui sont disposés à prendre soin d’eux», avait déclaré le ministre de l’environnement, Oppah Muchinguri, en janvier 2016. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (Iucn), 45.000 pachydermes vivent au Zimbabwe. Le magazine Outside rappelle également qu’un voyage par bateau pour des animaux sauvages tel que l’éléphant est une opération risquée. «Les éléphants peuvent mourir par suffocation quand ils sont mis dans les containers, ou peuvent glisser et ne pas réussir à se relever à cause de leur épuisement», témoigne notamment un connaisseur de ces trajets.
Moctar FICOU / VivAfrik