Les rideaux du Salon international de l’agriculture de Meknès (Siam), au Maroc sont tombés. Cette rencontre agricole internationale s’est tenue du 26 avril au 1er mai dernier. A quelques mois de la COP22 que Marrakech accueillera en novembre prochain, cette 11ème édition était organisée sous les auspices du développement durable, signe que l’économie verte en Afrique est une piste de plus en plus privilégiée.
Selon ladiplomatie.fr, 63 pays sont représentés, 1 200 exposants ont pris part à cet événement, un million de visiteurs dont plusieurs milliers de professionnels : voilà le bilan de l’édition 2016 du Salon international de l’agriculture de Meknès (Siam). Outre le Moyen Orient, mis à l’honneur cette année puisque les Émirats Arabes Unis occupaient le rang d’invité d’honneur, l’Afrique subsaharienne était représentée par 16 pays, tandis que 21 pays d’Europe ont dépêché une délégation. L’événement reste une opportunité privilégiée de nouer des partenariats commerciaux et de partager les bonnes pratiques en matière agro-alimentaire. Et notre source de poursuivre que le Siam intervient à quelques mois de la COP22 qui se tiendra en novembre à Marrakech, alors que tout le pays se prépare à l’événement. Elle a donc logiquement été placée sous le thème de l’« agriculture résiliente et durable ». Le Salon a donc sonné comme une répétition générale de cette grande conférence mondiale de novembre prochain, dont on sait déjà que l’accès de l’Afrique aux énergies renouvelables sera au cœur des négociations.
Préparer la COP22
Cette onzième édition aura été l’occasion pour les ministres de l’agriculture présents d’échanger sur les questions liées à l’agriculture performante et modernisée, mais respectueuse de l’environnement et de la richesse des sols. Au total, 32 conférences auront été organisées autour du thème de la résilience et la durabilité. Les participants ont également pu évoquer les problèmes de sécurité alimentaire, dont le continent continue de souffrir, notamment en période de grande sécheresse. Le déficit chronique de pluie qu’a connu le Maroc cet hiver a par exemple profondément remis en question les capacités de production des secteurs agricoles et agro-alimentaires pour l’année 2016, sinon plus. L’essor des nouvelles technologies devrait en particulier permettre l’optimisation de l’usage de la terre et des ressources. L’Afrique est très attendue sur le sujet et plusieurs gouvernements se sont investis dans la recherche en ce sens. Le Gabon notamment s’est déjà doté « d’outils, de technologies et d’institutions pour mettre à sa portée l’atteinte d’objectifs de développement plus propres et plus rationnels » comme l’a souligné la ministre française de l’environnement et de l’énergie, Ségolène Royal, lors d’un récent déplacement à Libreville.
Essor de l’économie verte en Afrique
Signe que l’Afrique est une terre privilégiée pour les projets d’économie verte, Ségolène Royal a rencontré le président gabonais Ali Bongo Ondimba quelques jours après le Siam, dans le cadre d’un voyage de mise en œuvre des politiques décidées lors de la COP21. La ministre a salué « l’implication très forte du président Bongo Ondimba et de son équipe durant la COP21. » « Je suis donc venue écouter les attentes des autorités et demander un soutien du Gabon. » a-t-elle poursuivi. Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président de la République gabonaise rappelle les nombreuses actions entreprises par le pays pour parvenir à un équilibre entre productivité et protection de l’environnement dans une « dimension inclusive de la croissance économique ». « Les progrès socio-économiques enregistrés par le Gabon au cours de ces cinq dernières années plaident définitivement en faveur d’une croissance verte et durable. L’expérience gabonaise en la matière constitue une rupture qui doit servir d’inspiration aux pays africains, dont les économies sont trop souvent exclusivement adossées sur les industries extractives. »
Témoin des espoirs soulevés par l’agriculture verte en Afrique, l’Afd (Agence française de développement) a annoncé à l’occasion de la Siam avoir accordé un prêt de 60 millions d’euros au Crédit agricole du Maroc destiné à soutenir les actions du plan Maroc vert. La signature de l’accord s’est tenue début mai entre les ministres français et marocain de l’agriculture, Stéphane Le Foll et Aziz Akhannouch, et en présence d’Anne Paugam, directrice générale de l’Afd, et du président Crédit agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi
Moctar FICOU / VivAfrik