La sécheresse au Zimbabwe, les enfants payent le plus lourd tribut

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L’état de la situation alimentaire qui se dégrade de jour en jour à cause de la sécheresse en Afrique australe en général et au Zimbabwe en particulier inquiète au premier rang l’ONU à cause de la couche infantile qui est la cible principale de cette catastrophe. Ne sachant plus où donner de la tête, le président zimbabwéen, Robert Mugabe, avait annoncé l’état de catastrophe naturelle au mois de février dernier, prévenant que la population devrait faire face à des pénuries alimentaires.

A en croire levif.be, l’ONU estime que le pays a besoin de 290 millions de dollars pour nourrir jusqu’à 4,5 millions de personnes d’ici les prochaines récoltes. « Les prévisions générales sur la situation alimentaire au Zimbabwe jusqu’en mars 2017 sont sombres », estime le directeur du Programme alimentaire mondial (Pam) pour le pays, Eddie Rowe. Poursuivant que « les pluies de mars-avril ont légèrement amélioré la situation, mais pour la plupart, il était trop tard pour sauver les récoltes. Et plusieurs districts sentent encore les brûlures d’El Nino ». El Nino est le courant chaud équatorial en provenance du Pacifique qui contribue à affaiblir l’Afrique australe dont le Zimbabwe mais aussi la Zambie, l’Afrique du Sud et le Malawi. Les budgets sont, malheureusement, loin d’être atteints : « sur les 360 millions de dollars nécessaires dans le plan de réponse, seuls 70 millions ont été reçus » précise Bishow Parajuli, le représentant zimbabwéen du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Les enfants et les animaux sont considérés comme étant les premières victimes. Si l’on sait qu’il y a quelques jours, les parcs nationaux du pays lançaient un appel invitant les gens qui le pouvaient à acheter et à s’occuper des bêtes. « Les autorités vendent les animaux pour récolter des fonds afin d’approvisionner en eau ceux qui restent dans les parcs », expliquait alors Jerry Gotora, défenseur de l’environnement et ex-directeur de l’autorité des parcs nationaux du pays, à l’AFP. Une situation catastrophique pour le pays dont les réserves animalières se trouvent dans les régions les plus arides du pays. Selon Jerry Gotora : « le Zimbabwe connaît l’une des pires sécheresses de son histoire, pire encore que celle de 1992 où des milliers d’animaux avaient été décimés et où les autorités des parcs avaient dû vendre les bêtes ». Mais le rapport de l’ONU paru ce lundi met avant tout en évidence la situation toujours plus dramatique des enfants. « 6.000 enfants ont abandonné l’école dans la province du Matabeleland Nord à cause de la famine ou de la nécessité d’aller aider leur famille dans les fermes, relève le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), ils se réveillent au milieu de la nuit pour aller chercher de l’eau potable ». Auparavant considéré comme le grenier de l’Afrique, le Zimbabwe se meurt petit à petit et doit faire appel à la solidarité d’autres pays pour survivre, au moins, jusqu’aux prochaines récoltes.

Moctar FICOU / VivAfrik

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