L’Algérie sera-t-elle un jour un pays invivable ? Tout porte à le croire si l’on se fie aux observations et les calculs basés sur les données collectées depuis 1970 qui montrent une intensité croissante des extrêmes chaleurs, et qui devraient aussi être « plus fréquentes dans le futur », selon une étude publiée par les chercheurs.
Si l’on se fie à tsa-algerie.com qui estime que contrairement à d’autres régions du monde où le changement climatique se manifeste par un réchauffement des températures en hiver, en Afrique du Nord, le phénomène sera deux fois plus important durant les étés, affirment ces chercheurs. Ces derniers évoquent une « augmentation de 6°C des températures estivales dans plusieurs régions de la zone Mena », d’ici la fin du 21e siècle. En outre, les nuits seront moins fraîches, avec des températures qui ne devraient plus descendre « sous les 30°C et 34°C ». Dans moins de 100 ans, les températures en journée dépasseront aussi les 49°C, prédisent les scientifiques.
Ces chaleurs extrêmes peuvent entraîner une augmentation du taux de mortalité prématurée, avoir des conséquences sur « la productivité au travail », et provoquer la migration des individus. Au total, ce sont 550 millions de personnes, peuplant 29 pays dont l’Algérie, qui seront potentiellement affectées par les conséquences du changement climatique. Les vagues de chaleurs qui durent en moyenne 16 jours devraient s’étaler sur 120 puis 200 jours dans moins d’un siècle. Des perspectives sombres et alarmistes qui font dire aux chercheurs qu’« une partie de la région deviendrait inhabitable pour plusieurs espèces, y compris les humains », si ces projections deviennent une réalité. Ce phénomène entraînerait également une vague de migration à partir de zones déjà en proie à de continuelles difficultés économiques et politiques.
La fin du café ?
Dans une autre étude relative à l’impact du changement climatique sur les cultures agricoles, des scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, l’augmentation des terres inexploitables menace notamment « les cultures de bananes, haricots et maïs doux », rapporte le quotidien britannique The Independent. La culture du café, produit dont la demande reste forte en Algérie, sera également touchée si de nouvelles plantations ne sont pas créées.
Moctar FICOU / VivAfrik