La RSE est un enjeu de société pour lequel de nombreux acteurs se sont mobilisés soit pour faire reconnaître que les entreprises n’assumaient pas suffisamment leurs responsabilités, soit à l’inverse pour soutenir qu’elles pouvaient en assumer aussi au-delà des seules exigences réglementaires. Au Sénégal, bien que cette pratique soit en gestation, elle est mêlée au folklore ou confondue au mécénat.
L’enjeu de la RSE résulte au départ de demandes de la société civile (associations religieuses, écologiques, humanitaires ou de solidarité) pour une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises. Et pour le cas du Sénégal, cette pratique est un vécu.
« Le profit que l’entreprise utilise pour faire ses actions lui apporte de nouveaux profits parce qu’elle est mieux acceptée par les populations et par conséquent ses produits sont plus valorisés et par là elle peut espérer retrouver l’investissement qu’elle fait. Finalement, ce n’est pas incompatible profit et actions sociales et économiques » a-t-il expliqué. De ce point de vue, il a loué les actions de la Sococim dans le cadre de la RSE, «ce qui est intéressant, c’est que l’entreprise à travers sa fondation intervient sur tous les aspects de la vie sociale et économique. Les déchets, la formation des enfants, le sport, la culture et par conséquent c’est là l’exemple d’une véritable responsabilité économique et sociale mise en œuvre. Ce qu’on a vu est une réussite, un encouragement », rapporte Sud Quotidien.
« Un parent pauvre en Afrique »
En effet, en marge du colloque international sur la «Responsabilité sociétale des entreprises à travers les droits de l’homme», organisé à Dakar du lundi 25 avril au mardi 26 du même mois, Abdoullah Cissé a fait savoir «qu’aujourd’hui, la Rse se développe partout sur la planète, mais c’est le parent pauvre dans les pays africains». A son avis, même le Sénégal n’est pas en reste, même «s’il y a des activités, mais un peu timides».
Barthélémy Mercadal, Vice-président et Sg de l’Idef a estimé pour sa part : «cette responsabilité, du point de vue juridique, il y a un effort à accomplir pour découvrir comment bien la cerner et la sanctionner», rapporte Sud Quotidien.
La RSE mêlée au folklore
Au Sénégal, le folklore occupe une place prépondérante dans la plupart des manifestations des entreprises. Quand il s’agit d’une activité RSE, celui-ci s’impose. Et la présentation du rapport RSE 2015, mercredi dernier, en est une parfaite illustration avec la présence de Coumba Gawlo Seck en version live avec les chansons Pata-Pata, Sen Gawlo entre autres. L’amicale des femmes du Port Autonome de Dakar avaient organisé récemment une soirée folklorique au titre d’une activité RSE. Et l’on se demande à quand une activité RSE sans folklore ?
Du mécénat à la RSE une confusion volontaire
Le mécénat n’est pas de la RSE mais les activités de ces deux concepts sont très proches. Tout dépend de la déclinaison que les acteurs leur donnent au moment de leur mise en œuvre.
Le mécénat désigne le fait d’aider et peut être par la suite de promouvoir des artset des lettres par des commandes ou des aides financières privées, que le mécène soit une personne physique ou une personne morale, comme une entreprise.
Bien étant qu’une démarche volontaire, la RSE est souvent comprise comme la mise en œuvre par l’entreprise des concepts de Développement Durable, qui intègrent les trois piliers environnementaux, sociaux et économiques. Ce qui, in fine, fait gagner les entreprises en capital sympathie, du coup, la RSE devient source de nouveaux profits.
« L’engagement communautaire de Sonatel s’est traduit par la création il y a maintenant 14 ans d’une fondation d’entreprise : la Fondation Sonatel. Celle – ci mène des actions de mécénat en faveur des populations démunies dans les domaines de la Santé, de l’Education et de la Culture pour un mieux – être durable et une culture de l’Excellence », indique le rapport RSE 2015.