Des lenteurs et des reculs notés au lendemain de la COP21

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En visant à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous des 2°C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5°C, les accords de Paris ont relevé des ambitions remarquables. Mais pour le moment, les engagements de chaque pays semblent insuffisants pour atteindre ces objectifs. La COP21 n’aurait-elle servi à rien ?
Le parismatch.com, dans sa livraison d’hier, a renseigné que le 22 avril, au siège de l’ONU à New York, s’ouvrira la cérémonie de signature de l’accord de Paris. Les dirigeants de chaque pays auront un an pour le ratifier. Et le traité n’entrera en vigueur que s’il est signé par 55 Etats minimum, représentant au moins 55% du volume total des émissions de gaz à effet de serre.

A en croire notre source, 75 pays feraient faux bond à l’accord de Paris. Parlant du point positif, le site français ajoute que, pour la deuxième année consécutive, les émissions de CO2 ont stagné en 2015. A un niveau de 35 milliards de tonnes, selon l’Agence internationale de l’énergie, ces chiffres sont équivalents aux deux années précédentes. Et cela grâce aux développements des énergies renouvelables ! Les investissements dans ce domaine s’étant élevés à 300 milliards de dollars l’an dernier. Un record ! Mais les efforts sont-ils assez rapides? Dans certains pays, les émissions de dioxyde de carbone continuent de progresser et ceux-ci risque de trahir l’accord de Paris. Cet état de fait engendre des conséquences qui se font déjà sentir. 2015 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les premiers mois 2016 sont encore pires. Selon la Nasa, le mois de janvier a été le plus chaud depuis le début des relevés en 1880.

france-sites.fr de son côté, a posé son regard sur la lutte contre le réchauffement climatique aux Etats-Unis qui s’enlise dans le combat entre démocrates et républicains. Selon ce journal, le clean Power Plan, également appelé Projet pour une énergie propre, lancé par la Maison Blanche et élaboré par l’Agence de protection de l’environnement (Epa), imposait aux centrales thermiques américaines des réductions de leurs émissions de CO2 de 32% d’ici à 2030 par rapport à 2005. Mais en février, la Cour suprême de Washington s’est opposée à cette idée et a gelé le plan. Elle a été saisie par plus de 25 Etats, pour la plupart des républicains. Ils ont accusé Barack Obama d’avoir contourné illégalement le passage au Congrès, également à majorité républicaine. Le projet est donc suspendu jusqu’à ce qu’une cour d’appel examine la question. Au Canada, poursuit la même source informe qu’un accord bilatéral a été mis en place pour faire avancer les efforts déjà consentis. Ainsi, Justin Trudeau, le premier ministre appartenant au Parti libéral, a annoncé un accord sur le climat avec le président des Etats-Unis, Barack Obama. Ils s’engagent à réduire de 40 à 45% les émissions de méthane causées par les forages pétroliers et gaziers d’ici à 2025 par rapport aux niveaux de 2012. Ils comptent également mettre en commun leurs meilleures pratiques notamment en recherche et technologie. Ses progrès sont très encourageants. Le pays était considéré comme un cancre de l’écologie avec l’ancien premier ministre, Stephen Harper qui avait développé l’exploitation des sables bitumineux et les énergies fossiles.

Poursuivant ses clarifications, le parismatch.com révèle que l’union européenne, a été la première grande économie au monde à s’intéresser sérieusement à la lutte contre le changement climatique et à rendre public ses engagements, en février 2015, en amont de la COP21. Elle s’est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 40% d’ici à 2030 par rapport à 1990. Et avant 2050, elle veut les réduire de 80% pour atteindre des émissions proches de zéro d’ici à 2100. Mais elle n’arrive pas à se mettre d’accord sur les objectifs du « paquet climat-énergie » planifiant ces diminutions. Des pays dépendants du charbon, comme la Pologne ou la République tchèque, ne veulent pas s’y soumettre. Pis, selon les scientifiques, si les engagements des différentes parties restent en l’état, la température augmenterait d’environ 3°C, dépassant la barre des 2°C. Suffisant pour la France de jouer les sapeurs-pompiers pour maintenir l’emballement autour de la COP21. Si l’on se fie à notre source, Laurent Fabius, alors chef de la diplomatie française et président de la COP21 avait réussi à mettre d’accord plus de 195 pays. Depuis, il a démissionné de la présidence de la conférence sur le climat, et a cédé sa place à Ségolène Royal. La ministre s’applique à rassembler un maximum de chef d’état pour la signature officielle du texte à New York le 22 avril prochain. A cette occasion, elle veut à nouveau étudier trois dossiers : l’alliance solaire internationale promue par l’Inde, les investissements du secteur privé dans l’économie bas carbone et l’initiative de 10 milliards d’euros en faveur des énergies renouvelables en Afrique. Mais plusieurs autres enjeux majeurs semblent accaparer les dirigeants politiques. Et la lutte contre le terrorisme, la question des réfugiés et l’approche des prochaines élections présidentielles font malheureusement de l’ombre à la question environnementale. L’autre préoccupation majeure est que le gouvernement a reculé devant les prises de décisions autour du nucléaire à partir de 2019. L’objectif initial était de baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité française afin d’atteindre les 50% en 2025 contre 75% aujourd’hui. Parlant de la Chine, nos confrères indiquent que ses engagements sont peut-être insuffisants et les objectifs peu ambitieux. Tandis que l’Inde entame doucement sa transition. Le Japon, pour sa part, a baissé les bras pour avoir abandonné son opposition à la construction de nouvelles centrales électriques au charbon alors que cette énergie est particulièrement nocive au climat. Cette décision a soulevé des doutes sur son engagement. L’Australie ne fait pas mieux que le pays du soleil levant et se contente de faire marche arrière. Le premier ministre australien, Malcolm Turnbull, six mois après son arrivée au gouvernement, a annoncé en mars, la création d’un fonds d’1 milliard de dollars australiens, soit 672,3 millions d’euros, destiné à l’innovation dans les énergies propres. Il prend ainsi le contre-pied de son prédécesseur, Tony Abbott, insensible aux conditions environnementales. C’est très encourageant pour un pays qui faisait, jusque-là, figure de mauvais élève. Mais en Aout 2015, le pays avait annoncé sa volonté de réduire les émissions de carbone d’au moins 26% seulement d’ici à 2030 par rapport à 2005. Un plan insuffisant pour l’un des pays les plus polluants au monde.

Moctar FICOU / VivAfrik

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