Les brutales hausses qu’ont récemment connues les prix des principales productions végétales (céréales et oléagineux) étaient dues à la conjonction d’une production demeurée relativement inférieure à la tendance et d’une forte croissance de la demande. Ainsi, le faible niveau des stocks, qui continue de baisser, a amplifié la hausse des prix, l’augmentation significative des investissements sur les marchés des produits dérivés agricoles ayant probablement joué dans ce sens également.
Dans sa livraison du jour, commodafrica.com, qui a parcouru l’indice de la FAO publié hier, note que les prix des produits alimentaires ont augmenté de 1% entre février et mars. A en croire le document de l’organe onusien, l’indice comprend des céréales, des huiles végétales, des produits laitiers, de la viande et du sucre. En mars, le prix du sucre et les cotations sur l’huile de palme, qui continuent de grimper, étant largement compensés par la chute du prix des produits laitiers. L’indice a atteint en mars son plus haut niveau depuis le début de l’année, mais reste 12% en dessous du niveau qu’il affichait l’année dernière. Rappelons que la baisse en 2015 a été liée à un approvisionnement important en nourriture, un ralentissement de l’économie mondiale et la remontée du dollar américain. Selon la FAO, les prévisions concernant la production mondiale de céréales secondaires s’élèvent à 1 313 millions de tonnes (Mt), en hausse de 11 Mt depuis 2015, avec des augmentations prévues pour la production de mais qui devraient compenser les baisses des prix de l’orge et du sorgho. La production de maïs devrait croitre de 1,1% pour atteindre1 014 Mt, grâce aux bons rendements de l’Union européenne et au développement des plantations aux Etats-Unis. La production de maïs devrait néanmoins chuter en Afrique australe et au Brésil, en raison de la sécheresse et des conditions météorologiques défavorables liées au phénomène El Niño. La production mondiale de riz devrait remonter du fait d’un retour à des conditions météorologiques normales dans l’hémisphère nord en Asie, où des pluies irrégulières ont affecté les activités d’ensemencement au cours des deux dernières saisons. La production mondiale, bien qu’affaiblie par des prix peu intéressants, devrait augmenter de 1% pour atteindre 495 Mt.
Nos confrères de l’oecd.org qui se sont également intéressés au sujet, indiquent sur la base des perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO que les prix devraient redescendre, sans toutefois retomber à leurs niveaux antérieurs. Sur les dix années à venir, les prix réels des céréales, du riz et des oléagineux devraient en moyenne être supérieurs de 10 % à 35 % à ceux enregistrés au cours de la décennie écoulée
Moctar FICOU/ VivAfrik