Célébration de la journée mondiale de l’eau : l’AFD prévient qu’en 2030, la pénurie d’eau concernera 40% de la population mondiale

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A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, ce mardi 22 mars 2016, l’Agence française du développement (Afd) n’est pas passée par le dos cuillère pour faire l’état des lieux de l’accès à cette denrée dans le monde et des objectifs à atteindre malgré un réchauffement climatique qui raréfie cette ressource, révèle usinenouvelle.com et lu par vivafrik.com.

Mille enfants meurent chaque jour dans le monde des suites de maladies liées à l’eau et à l’hygiène, pourtant faciles à éviter. Les inondations représentent 70% des décès liés à des catastrophes naturelles. L’accès à l’eau pour tous, objectif de développement durable (Odd) fixé par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) pour 2030 est encore loin. Aujourd’hui, 1,8 milliard de personnes sont encore privées d’eau propre à la consommation et 700 millions n’ont aucun accès à l’eau. L’Agence française du développement (Afd) a dépensé 835 millions d’euros en 2015 pour permettre l’accès à l’eau de 500 000 personnes et améliorer le service pour 3,5 millions de personnes. Un effort conséquent, mais bien insuffisant quand la démographie mondiale reste galopante. Surtout, « en 2030, le stress hydrique concernera 40% de la population mondiale », prévient Cassilde Brenière, responsable de la division eau et assainissement à l’Afd, qui a quinze ans d’expérience dans la gestion des services d’eau et d’assainissement en France et dans l’international. Le stress hydrique ou pénurie d’eau va s’accentuer en raison du réchauffement climatique, mais aussi par la faute de nos modes de consommation qui utilisent de plus en plus d’eau douce. C’est le cas autour de la Méditerranée, où les ressources en eau se dégradent. « A part l’option dessalement, il n’y a pas grand-chose dans les cartons. Or le dessalement utilise beaucoup d’énergie et a un impact très négatif sur le climat. Il faut dessaler uniquement pour des usages précis », prévient-on à l’Afd.

L’assainissement très en retard

L’accès à l’eau n’est pas toujours lié à la pénurie. « En République démocratique du Congo, il pleut beaucoup et les gens n’ont pas accès à l’eau potable. C’est un problème d’infrastructures et de services. Dans les pays et les villes où la population n’a pas accès à un service d’eau, les gens payent parfois 5 à 10 fois plus cher à des revendeurs une eau non potable », précise Cassilde Brenière. Si Cassilde Brenière est « optimiste sur l’accès à l’eau, je le suis beaucoup moins sur l’assainissement. Je suis inquiète à propos des ressources dans les zones très peuplées, où l’eau est très polluée. Il n’y a pas de prise de conscience » se désole un agriculteur. La pollution de l’eau est largement liée à l’agriculture et à l’industrie, mais aussi aux ménages, notamment dans les villes. Outre le stress hydrique, il faudra aller chercher l’eau potable encore plus loin, ce qui engendre des surcoûts importants pour l’atteindre et l’acheminer. L’eau n’est pas un long fleuve tranquille… Une prise de conscience planétaire est nécessaire pour mieux gérer cette ressource, mise à mal par l’activité humaine et le réchauffement climatique.

Moctar FICOU / VivAfrik

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