La quasi-totalité des pays ont remis à l’Organisation des Nations unies (Onu) leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2025-2030, des promesses qui restent insuffisantes, souligne l’Afp ce 12 décembre et visité par vivafrik.com.
187 ont remis à l’Onu, pour la COP de Paris, leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2025-2030, des promesses qui restent insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil des +2°C. Si tous ces engagements étaient tenus, la planète se réchaufferait de +3°C par rapport au niveau pré-industriel, contre +4 à 5° si rien n’était fait. Ces 187 pays couvrent la quasi-totalité des émissions globales de gaz à effet de serre.
Chine, le premier émetteur mondial (environ 1/4 des émissions) s’est engagé, pour la première fois, à plafonner ses émissions de gaz à effet de serre (Ges), au plus tard en 2030, après avoir été longtemps sur la défensive au nom de ses impératifs de développement. A la fois premier consommateur mondial de charbon, énergie la plus dommageable, et premier investisseur dans les renouvelables, il veut réduire de 60 à 65% son « intensité carbone » (émissions de CO2 rapportées à la croissance) en 2030 par rapport à 2005.
Etats Unis, deuxième pollueur mondial veut réduire de 26 à 28% ses émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005. Un objectif en-deçà de celui des européens, mais au-delà des précédentes contributions américaines. « Les Etats-Unis sont au moins désormais présents avec un plan crédible », souligne Jennifer Morgan, du World resources Institute, ajoutant que l’administration Obama est « la première à s’attaquer au problème ».
Début mars, l’Union européenne (Ue) (environ 10% des émissions, 3e rang) a été la première à transmettre son plan : réduire d’au moins 40% d’ici à 2030 ses émissions par rapport à 1990. « Ces engagements insufflent une dynamique positive, mais ces pays pourraient améliorer leurs contributions », souligne la Fondation Hulot, tandis que le pôle de recherche Climate Action Tracker juge ce niveau d’engagement « moyen ».
L’Inde pour sa part, a promis de réduire son « intensité carbone » de 35% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2005, mais sans fixer d’objectif de réduction globale des émissions. Elle compte sur les énergies renouvelables (40% de son électricité d’ici à 2030), tout en reconnaissant sa dépendance au charbon (doublement de production prévu d’ici à 2020).
La Russie, 5ème émetteur assure viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030.
Mais si l’on retire l’effet positif généré par ses vastes forêts, ce n’est plus qu’une réduction des émissions de Ges industriels de 6 à 11%, souligne le Climate action tracker, qui évoque un effort « inadapté ».
Le Japon, 6e émetteur veut réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, comptant sur le retour de l’énergie nucléaire, inutilisée depuis Fukushima. Ong et instituts de recherche jugent « insuffisant » le projet du Japon, gros utilisateur de charbon.
Le Brésil (2% des émissions) a annoncé qu’il entendait réduire de 43% ses émissions d’ici à 2030 par rapport à 2005, en diversifiant ses sources d’énergies renouvelables. Le plan a été plutôt bien accueilli.
Iran, 8e émetteur s’est engagé à réduire en 2030 ses émissions de 4% par rapport à un scénario où rien ne serait fait. Téhéran évoque un effort supplémentaire de 8% sous réserve de soutien financier et de levée, selon ses termes, de toutes « sanctions injustes ».
L’Indonésie, le pays annonce moins de 29% d’émissions en 2030, qui pourraient passer à -41% s’il bénéficie d’aides financières. Tandis que le pour le Canada le gouvernement conservateur, qui avait décidé de sortir du protocole de Kyoto, avait annoncé une réduction des émissions de 30% d’ici à 2030 par rapport à 2005. Une contribution jugée insuffisante par les Ong, devant le poids de la production pétrolière issue des sables bitumineux. Le nouveau gouvernement libéral a promis de revoir la copie.
De nombreux pays en développement ont émis des engagements, souvent conditionnés à la mise en place d’aides. Le Mexique a été le premier pays émergent à le faire, et le Gabon le premier pays africain. Sur l’ensemble, la copie de l’Ethiopie et celle du Maroc comptent parmi les rares qualifiées de « suffisantes » par les Ong. L’Arabie saoudite a été le dernier membre du G20 à remettre son plan, le 10 novembre. Deux pays l’ont fait ce samedi, jour de clôture de la COP: Saint-Christophe-et-Niévès, mais aussi le Venezuela, comme l’a annoncé sa représentante en séance plénière. Parmi les 8 pays absents on trouve le Nicaragua, la Corée du Nord, la Libye ou encore le Népal.
Moctar FICOU / VivAfrik