Environ 320.000 camerounais, sur une population totale de quelque 22 millions d’âmes, sont déjà touchés par les catastrophes liées au climat, selon un rapport du Plan national d’adaptation aux changements climatiques (Pnacc) que vient de publier le gouvernement via starafrica.com de ce 17 novembre et lu par vivafrik.com.
A en croire notre source, le pays, apprend-on, fait d’ores et déjà face à une récurrence anormale de phénomènes climatiques extrêmes tels que la violence des vents, les températures élevées ou de fortes précipitations, qui mettent en danger les communautés humaines, les écosystèmes et les services qu’ils fournissent.
Les changements climatiques observés au Cameroun les 50 dernières années, indique le document que vivafrik a pu consulter, se caractérisent par la régression (-2,2%), par décennie, des précipitations depuis 1960, la diminution de la pluviométrie concernant en particulier la zone agro écologique (Zae) des hauts plateaux (Ouest et Nord-Ouest), et surtout la Zae soudano sahélienne.
Le rapport signale aussi une augmentation (+0,7°C) de la température moyenne annuelle de 1960 à 2007, les zones agro écologiques les plus touchées par la hausse des températures étant la Zae forestière à pluviométrie bimodale et la Zae des hautes savanes guinéennes.
Le Pnacc pointe également la recrudescence d’événements extrêmes dans tout le pays : les sécheresses, surtout dans la Zae soudano sahélienne et la Zae hautes savanes guinéennes, les tempêtes plus fréquentes et plus violentes, les inondations et les mouvements de masse c’est-à-dire les glissements de terrain, coulées de boue, chute de pierres, éboulements, etc. provoqués par les intenses précipitations.
En termes de perspectives, poursuit notre source, les experts locaux s’attendent à un climat plus sec au Nord et plus chaud et humide au Sud, avec cependant une forte variabilité sur l’ensemble du territoire camerounais.
Les mêmes scénarios prévoient un climat plus chaud dans tout le pays mais en particulier au Nord, une augmentation de la fréquence et de l’amplitude, une élévation du niveau de la mer entre 9 à 38 centimètres en 2050, puis 86 centimètres en 2100.
Le Pnacc, dont le processus d’élaboration de la stratégie s’est déroulé d’octobre 2012 à mai 2015, ambitionne de faciliter l’intégration, de manière cohérente, de l’adaptation aux changements climatiques dans les politiques, programmes et travaux pertinents, nouveaux ou en cours, en particulier les processus et stratégies de planification du développement, dans tous les secteurs concernés et à différents niveaux, selon qu’il convient.
Comportant 4 axes stratégiques, il a été appuyé financièrement par le gouvernement japonais dans le cadre de l’initiative «Cool earth partnership», et sur le plan technique et opérationnel par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), dans le but de réduire la vulnérabilité du pays aux incidences des changements climatiques en renforçant sa capacité d’adaptation et de résilience.
Moctar FICOU / VivAfrik