Vivafrik.com – C’est le constat de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et agriculture (Fao), lors de la conférence annuelle de la Semaine mondiale de l’eau à Stockholm, en Suède (23-28 août). C’était à l’occasion de la présentation de son nouveau portail de données permettant aux pays pauvres en eau d’utiliser les images par satellite afin d’améliorer leur gestion de leurs ressources hydriques.
Et dans cette situation qui concerne tous les pays de l’Afrique du nord, l’Algérie serait le pays le plus touché par ce phénomène de rareté des ressources hydrique avec le passage du changement climatique. Selon l’organisation onusienne, cette situation «est appelée à s’aggraver car le changement climatique entraîne des sécheresses plus fréquentes et plus longues avec de graves répercussions sur la production alimentaire».
En Algérie, les pouvoirs publics projettent de doubler les surfaces agricoles irriguées en petite et moyenne hydraulique, qui ne couvraient en 2000 que 300 000 ha, et ce, par l’aménagement d’un million d’hectares irrigués entre 2015 et 2020, dont près de 500 000 ha en grands périmètres irrigués, 280 000 ha en petite et moyenne hydraulique pour le nord du pays et 220 000 ha pour les régions sahariennes.
Le secteur agricole est considéré comme le domaine le plus consommateur d’eau avec 65% des ressources hydrauliques, alors que les superficies irriguées n’occupaient que 5 à 7% des superficies cultivées (7,8 millions d’hectares en 2011).
Il n’en demeure pas moins que ce programme d’un million d’hectares irrigués supplémentaires risque de ne pas se réaliser en raison d’un manque crucial d’eau, puisque le volume disponible est inférieur à 200 millions de mètres cubes pour des besoins évalués à 500 millions de mètres cubes à raison de 5000 m3/ha. De plus, les organismes de gestion des ressources en eau traversent des difficultés financières et les tarifs actuels de l’eau ne couvrent que la moitié des charges d’exploitation.
Le manque d’entretien des réseaux d’irrigation et d’alimentation en eau se traduisent par des pertes élevées et par la dégradation des infrastructures. Il y a quelques années, un des constats alarmants du Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable relevait l’état d’envasement grave des barrages et un niveau de perte des eaux destinées à l’irrigation de l’ordre de 50%.
Par Saër SY / Vivafrik.com