VivAfrik.com – La forêt camerounaise fait l’objet d’une agression sans réserve ces dernières années. Pour faire face à cette menace, l’organisation internationale de défense de l’environnement Greenpeace vient, sur la base d’une observation satellitaire, de dénoncer la destruction de plus de 3000 hectares de forêt en bordure de la réserve de faune du Dja située au Sud du Cameroun.
Dans un rapport publié le 23 février 2015 et lu par VivAfrik.com, Greenpeace indique que l’espace, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et qui abrite un foyer de gorilles des plaines, de chimpanzés et de mandrills, a ainsi été sacrifié au profit d’une concession d’huile de palme et de caoutchouc attribuée par le gouvernement à l’entreprise chinoise Hévéa Sud. Sentant la menace qui pèse sur la biodiversité, une source bien au parfum des faits renseigne que l’Unesco a adressé une demande d’inspection aux autorités locales qui l’ont rejetée.
Sur le même chapitre, l’organisation internationale de défense de l’environnement indique que depuis décembre 2014, la société locale Azur vise, elle aussi, une zone forestière très dense dans la région littorale du pays afin de la convertir en plantation d’huile de palme. Une bonne partie de cette zone, selon l’Ong, se situe à proximité d’une forêt proposée pour accueillir un parc national et qui abrite de nombreuses espèces de primates, y compris des chimpanzés du Nigeria-Cameroun qui sont une espèce rare de drills, ainsi que d’autres mammifères menacés comme l’éléphant de forêt.
Aux yeux de Greenpeace, le plus cruel, c’est que les projets en cours de développement ont été lancés sans consultation adéquate des communautés, qui plus est dans des zones de grande valeur écologique où les industriels ne devaient pas être autorisés à opérer, risquant ainsi de provoquer des conflits sociaux et ainsi que la dégradation de l’environnement. Une bonne partie du Cameroun, rappelle-t-on, appartient au Bassin du Congo qui est la 2ème réserve forestière tropicale du monde après l’Amazonie, mais avec un écosystème riche et varié source de nourriture, d’eau, d’habitation et de médicaments pour des dizaines de millions de personnes. Greenpeace pour sa part, affirme toutefois que « la région est de plus en plus menacée à cause de l’augmentation de la demande mondiale pour les ressources, la corruption et la faible application de la loi ».
Moctar FICOU / VivAfrik