« L’accord d’Addis-Abeba ne fait rien d’autre que maintenir les pays en développement dans un système paternaliste, où un groupe de 34 pays détient tout le pouvoir. Les pays riches ont décidé de maintenir un système où l’argent va du Sud au Nord, mais les règles suivent le chemin inverse », a déclaré Pooja Rangaprasad, membre de la coalition Financial Transparency.
Chaque année, le recours de certaines multinationales aux paradis fiscaux fait perdre près 100 milliards de dollars de recettes fiscales aux pays en développement, selon une estimation de la Cnuced.
« Le vrai courage politique aurait été de changer les règles du jeu », estime également Dominique Potier. « La révolution aurait été de remettre en question la fiscalité des entreprises. » L’accord propose finalement de renforcer le soutien au travail du comité d’experts de la coopération internationale en matière de fiscalité de l’ONU. « Un petit pas vers plus de transparence fiscale », estime le député socialiste, pour qui la conférence d’Addis-Abeba constitue un statu quo. « Il n’y pas eu d’élan mais pas de recul non plus. »
Un sur-place qui a de quoi inquiéter à quelques mois de la conférence de Paris, où la question du financement d’un développement sobre en carbone dans les pays du Sud sera cruciale pour espérer conclure un accord ambitieux et accepté par tous.
Avec novethic.fr