La 3e Conférence internationale pour le financement du développement s’est ouverte ce lundi à Addis Abeba. Cette année 2015 est une véritable charnière puisqu’en septembre seront négociés les accords du développement durable, qui prendront la suite des objectifs du millénaire pour le développement. L’objectif est ainsi d’optimiser les mécanismes actuels et surtout de valoriser de nouvelles sources de financement, mais de profonds désaccords subsistent et le contenu du document final est encore loin d’être acquis.
A l’ouverture de la Conférence internationale pour le financement du développement lundi à Addis Abeba, Ban Ki-Moon a demandé de la « flexibilité » et du « compromis ». Le secrétaire général des Nations unies est bien placé pour savoir que cette réunion ne va pas être une simple chambre d’enregistrement d’un document déjà établi. Car pour le moment, les points de discordes restent nombreux, par exemple sur le rôle du secteur privé, ou bien sur la responsabilité des pays occidentaux dans le réchauffement climatique. En effet, s’il est admis que l’aide publique au développement ne peut pas suffire et que les ressources alternatives existent bel et bien, les intérêts du Nord et du Sud divergent bien souvent alors que les besoins sont gigantesques.
Reste que si l’on veut réaliser d’ici 2030 les futurs objectifs du développement durable, ce ne sont pas des milliards, mais bien des milliers de milliards de dollars qu’il va falloir dégager. Alors que leur engagement d’allouer 0,7% de leur richesse nationale n’est déjà pas respecté, les pays les plus riches souhaitent encourager les financements privés ou l’augmentation des investissements domestiques.
Par ailleurs, l’un des points les plus concrets concerne la création d’un organisme fiscal international au sein des Nations unies pour lutter contre l’évasion fiscale des multinationales qui priverait les pays en développement de 100 milliards de dollars chaque année.
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