Le Sénégal met en place une initiative ambitieuse pour lutter contre la pollution de l’air en milieu scolaire. Entre 50 et 80 capteurs de pollution seront installés dans diverses écoles du pays afin d’améliorer la collecte des données sur la qualité de l’air et prévenir les maladies respiratoires liées à la pollution. Cette initiative a été dévoilée à Dakar mardi 11 mars 2025, par Nils Kaiser, le fondateur du cabinet Kaikai, lors du lancement d’un projet innovant visant à installer des capteurs dans les établissements scolaires.
Un projet collaboratif pour la protection de la santé scolaire
Ce projet est une collaboration entre le Centre de Gestion de la Qualité de l’Air (CGQA), le cabinet Kaikai dirigé par Nils Kaiser, et les inspections d’académie du Sénégal. Selon M. Kaiser, les capteurs de pollution, de petite taille et faciles à installer, seront placés dans des écoles à travers le pays. Le principal défi résidera dans la collecte fiable des données et la garantie d’une bonne connectivité Internet pour le bon fonctionnement des appareils.
Le projet a démarré en décembre 2024 avec une phase pilote qui a permis l’installation de dix capteurs dans plusieurs régions du Sénégal, notamment à Dakar, Thiès (ouest), Diourbel (centre) et Saint-Louis (nord). Ces capteurs mesureront divers polluants de l’air, permettant ainsi une surveillance précise de la qualité de l’air dans les zones scolaires.
Durée et objectifs du projet
Le projet est prévu pour une durée de dix-huit mois, avec l’objectif de doter les écoles sénégalaises de données fiables sur la qualité de l’air. Ces informations seront essentielles pour sensibiliser les communautés scolaires et prendre des mesures préventives contre les risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique. Nils Kaiser souligne que l’une des principales préoccupations de cette initiative est de protéger les enfants, particulièrement vulnérables aux crises respiratoires aigües causées par la pollution de l’air.
La pollution de l’air et ses risques pour la santé des enfants
La pollution de l’air est responsable de nombreux décès dans le monde, avec environ neuf millions de victimes annuelles, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Au Sénégal, elle est un enjeu majeur de santé publique, affectant particulièrement les enfants, qui sont plus sensibles aux particules fines et aux polluants. Cette pollution contribue également à l’augmentation des maladies respiratoires aiguës, l’une des premières causes de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
Serigne Abdou Khadre Ndiaye, médecin urgentiste à l’hôpital régional de Matam, rappelle lors du lancement que la mauvaise qualité de l’air représente une menace directe pour la santé respiratoire des enfants sénégalais.
Une sensibilisation à la pollution de l’air dans les écoles
Avec ce projet, le Sénégal cherche à impliquer les écoles non seulement dans la surveillance de la qualité de l’air, mais aussi dans la sensibilisation des jeunes générations. Aminata Diokhané, coordinatrice du CGQA, explique que les écoles sont des espaces clés de sensibilisation. « Les élèves, très intéressés par les sciences et la technologie, peuvent jouer un rôle crucial dans l’analyse et l’interprétation des données recueillies », a-t-elle précisé.
Les enseignants et les élèves seront formés pour mieux comprendre les enjeux de la pollution de l’air et les risques associés à une mauvaise qualité de l’air. Selon Nils Kaiser, cette initiative pourrait transformer les écoles en centres de diffusion de connaissances et en acteurs actifs dans la lutte contre la pollution.
Une initiative cruciale pour l’Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne est une région particulièrement carencée en données sur la pollution de l’air. Cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres pays de la région, en mettant l’accent sur les écoles et les jeunes, tout en contribuant à l’amélioration des connaissances sur la qualité de l’air en Afrique.
Moctar FICOU / VivAfrik