Congo-Brazzaville : L’ONG CAD exige un plan d’aménagement et une étude d’impact pour le Parc National de Ntokou-Pikounda

0

Le Parc national de Ntokou-Pikounda, situé dans le nord du Congo-Brazzaville, a été créé il y a douze ans, en 2013. Avec une superficie impressionnante de 4 272 km², il constitue la dernière aire protégée de la région. Toutefois, malgré son ancienneté, le parc souffre d’une absence criante de plan d’aménagement et n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact social et environnemental, des éléments pourtant essentiels pour garantir une gestion durable et équitable de cette zone protégée.

Le Centre d’Actions pour le Développement (CAD), une organisation non gouvernementale (ONG) œuvrant pour le respect des droits humains et la protection des communautés vulnérables, exprime de vives préoccupations face aux conséquences négatives de la conservation sur les droits des communautés locales et autochtones vivant autour et à l’intérieur du parc. Selon le CAD, l’absence de mesures correctives efficaces accentue la précarité de ces populations.

Marien Nzikou Massala, responsable du département de la communication du CAD, a souligné dans un entretien avec RFI que les populations riveraines du parc subissent de manière exacerbée des restrictions d’accès aux ressources naturelles, telles que la pêche, la cueillette et le ramassage des produits forestiers. Ces restrictions ont des répercussions directes sur leur mode de vie et augmentent considérablement leur niveau de pauvreté.

« Depuis la création du parc il y a douze ans, la situation des communautés riveraines n’a cessé de se détériorer. Non seulement il n’y a pas de plan de développement pour le parc, mais aucune étude d’impact social et environnemental n’a été réalisée », a déclaré Marien Nzikou Massala. « Nous sommes donc particulièrement préoccupés par la situation des populations qui vivent autour du parc et même à l’intérieur de celui-ci ».

Le CAD appelle donc le gouvernement congolais à adopter, en urgence, un plan d’aménagement durable du parc et à mener, d’ici la fin de l’année 2025, une étude d’impact social et environnemental. Une telle démarche permettrait d’identifier les mesures nécessaires pour que les droits des communautés locales soient respectés et que la gestion du parc ne nuise pas à leur bien-être.

« Pour améliorer la gestion du site et protéger les droits des populations riveraines, nous demandons au gouvernement de mettre en place une étude approfondie sur l’impact social et environnemental de la conservation dans la zone », a ajouté M. Nzikou Massala. « Cela est essentiel pour rétablir l’équilibre et permettre à ces communautés de retrouver leurs droits fondamentaux ».

Le Parc national de Ntokou-Pikounda, en raison de sa biodiversité unique, constitue une ressource naturelle précieuse pour le pays. Toutefois, sa gestion doit impérativement concilier la protection de l’environnement et le respect des droits humains des populations qui y vivent.

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.