La RDC accuse les ONG humanitaires de contribuer à la déforestation pour répondre aux besoins des réfugiés

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La République Démocratique du Congo (RDC) exprime des préoccupations croissantes concernant les impacts environnementaux des opérations humanitaires menées par les organisations internationales dans le pays. Selon la ministre congolaise de l’Environnement, Ève Bazaïba, certaines ONG, telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), seraient responsables d’une déforestation massive pour répondre aux besoins des réfugiés, notamment ceux en provenance du Rwanda.

Pendant plusieurs années, ces ONG auraient abattu jusqu’à 500 m³ d’arbres par jour, principalement pour fabriquer des tentes, des lits et des ustensiles pour les réfugiés. Cette pratique, bien qu’ayant permis de répondre aux besoins immédiats des réfugiés, a considérablement contribué à la dégradation de l’environnement en RDC, un pays déjà confronté à d’importants défis écologiques.

Les conséquences de la déforestation pour la RDC

Le gouvernement congolais souligne que cette déforestation massive a des répercussions profondes sur l’écosystème fragile de la RDC, l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde. En plus de la perte d’arbres, cette déforestation contribue à l’érosion du sol, à la perte de la biodiversité et au changement climatique. La ministre Ève Bazaïba a exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux, déclarant que « les ressources environnementales de la RDC relèvent de sa souveraineté entière et ne peuvent être sacrifiées pour répondre aux besoins d’humanité en sacrifiant les intérêts du peuple congolais ».

La tension entre besoins humanitaires et protection de l’environnement

Le dilemme soulevé par la ministre concerne l’équilibre difficile entre répondre aux urgences humanitaires et protéger les ressources naturelles essentielles. D’un côté, les ONG internationales, notamment l’OIM et le HCR, jouent un rôle crucial dans l’aide aux réfugiés, en particulier ceux provenant de pays voisins comme le Rwanda. De l’autre, l’impact environnemental des activités liées à l’aide humanitaire soulève des inquiétudes sur le long terme pour l’écosystème du pays.

Le gouvernement congolais appelle à une révision des pratiques des ONG afin de minimiser leur impact écologique tout en continuant à apporter un soutien humanitaire. L’utilisation de matériaux alternatifs et plus durables pourrait être envisagée, ainsi que le recours à des solutions locales pour répondre aux besoins des réfugiés tout en préservant les forêts congolaises.

La souveraineté environnementale de la RDC

La question de la souveraineté des ressources naturelles en RDC est au cœur de cette controverse. La ministre a réaffirmé que la gestion des ressources naturelles et de l’environnement appartient exclusivement à la RDC, et que la protection de ses forêts et de sa biodiversité doit être une priorité. Bien que la situation des réfugiés soit une crise humanitaire urgente, la préservation des écosystèmes et des ressources naturelles du pays doit également être prise en compte pour garantir un avenir durable pour la population congolaise.

Cette dénonciation de la part de la ministre de l’Environnement met en lumière une problématique complexe : comment répondre aux besoins humanitaires tout en protégeant les ressources naturelles d’un pays au cœur de l’Afrique centrale ? Si les ONG ont un rôle crucial à jouer, le gouvernement congolais insiste sur la nécessité de revoir les méthodes d’intervention pour garantir que les actions humanitaires ne compromettent pas l’avenir écologique et économique de la RDC.

Moctar FICOU / VivAfrik

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