Le projet ACCESS, une initiative soutenue par le World Resources Institute (WRI) et la Banque mondiale, a été officiellement lancé mercredi 18 décembre 2014 à Thiès, dans le cadre de la stratégie quinquennale de conservation de la mangrove mise en place par l’État du Sénégal. Ce projet, visant à renforcer la protection des écosystèmes de mangrove, couvre les régions de Saint-Louis et de Thiès, deux zones particulièrement vulnérables et essentielles pour la biodiversité marine et la lutte contre le changement climatique.
Co-financé par le World Resources Institute (WRI), la Commission Huairou, et SouthSouthNorth, à hauteur de 99,9 millions de francs CFA (environ 160 000 USD), le projet est soutenu par le programme Responsabilité verte et le Partenariat mondial pour la responsabilité sociale de la Banque mondiale. L’objectif principal du projet est de renforcer les capacités locales et de soutenir l’État du Sénégal dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale de préservation de la mangrove.
Ciblage géographique du projet ACCESS : Thiès et Saint-Louis
Dans la région de Thiès, le projet ACCESS se concentrera particulièrement sur le département de Mbour, en ciblant les communes de Joal-Fadiouth, Nguèniène, et Mbodiène, où la mangrove joue un rôle crucial dans les écosystèmes locaux. À Saint-Louis, les communes de Ndiobène et Gandiol seront également couvertes, ces zones étant connues pour abriter les rares ressources de mangrove restantes dans le nord du Sénégal.
L’importance de la mangrove pour la biodiversité et le climat
Lors de la cérémonie de lancement du projet, Abdoulaye Cissé, directeur exécutif de Enda Ecopop, a souligné l’importance capitale de la conservation de la mangrove pour le Sénégal. Il a rappelé que la mangrove est essentielle non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour la lutte contre le changement climatique, en jouant un rôle clé dans l’absorption du carbone et la protection des côtes contre l’érosion. Selon lui, la mangrove est un écosystème stratégique qui mérite une gestion concertée et durable.
La mise en œuvre de la stratégie nationale de la mangrove
La stratégie nationale de conservation de la mangrove a été élaborée par l’État du Sénégal, à travers la Direction des aires marines communautaires protégées (DAMCP), en 2023. Cette stratégie vise à assurer une gestion durable des écosystèmes de mangrove tout en permettant le développement d’activités génératrices de revenus pour les communautés locales. Mame Fary Diouf, représentante du directeur des Aires marines communautaires protégées, a précisé que la DAMCP gère un réseau de 17 sites marins protégés, couvrant la côte du Sénégal, de Saint-Louis à la Casamance, en passant par le delta du Saloum.
Une approche collaborative pour un avenir durable
Le projet ACCESS est décrit comme une initiative co-construite, impliquant une collaboration étroite entre l’État, les organisations de la société civile, et les collectivités locales. Abdoulaye Cissé a insisté sur le fait que l’État seul ne peut pas porter cette responsabilité et qu’une approche collaborative est essentielle pour garantir la durabilité des actions entreprises. Le projet vise ainsi à renforcer les capacités des parties prenantes locales pour garantir la mise en œuvre durable de la stratégie de conservation de la mangrove.
En somme, le projet ACCESS constitue une étape cruciale dans la mise en place d’une gestion durable des ressources naturelles du Sénégal, en particulier de la mangrove, et dans la promotion de la résilience des écosystèmes face aux enjeux climatiques et environnementaux majeurs.
Moctar FICOU / VivAfrik