La Somisen lance un audit financier des entreprises minières du Sénégal pour optimiser la gestion des ressources et améliorer la gouvernance

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La Société des mines du Sénégal (Somisen) a annoncé, via un communiqué diffusé le 19 décembre 2024, le lancement d’un audit financier des sociétés minières opérant au Sénégal. Cette initiative fait suite aux dispositions de la loi n°2020-31 du 6 novembre 2020, qui a permis la création de la Somisen, un organisme chargé de la gestion et de la valorisation des participations de l’État dans le secteur minier.

Depuis juin 2024, la Somisen a entrepris un audit approfondi pour analyser l’état des actions détenues par l’État dans les différentes entreprises minières. Cet audit, structuré en deux phases, a permis d’identifier toutes les sociétés minières où l’État possède des parts. À l’issue de cette analyse, un état des lieux a été dressé, mettant en évidence les éléments suivants : sociétés exploitant l’or : plusieurs sociétés, telles que Sabadola Gold Operations, Petiwal Mining Company (PMC) SA, Sored-Mines, Afrigold, MANAGEM-BOTO SA et Makabingui Gold Operations (MGO), exploitent de l’or au Sénégal, mais l’État ne détient que 10% des parts dans ces entreprises.

Sociétés exploitant le phosphate : L’État détient des parts variables dans trois entreprises spécialisées dans le phosphate. Les Industries Chimiques du Sénégal réservent 15% à l’État, tandis que les deux autres sociétés, Baobab Mining and Chemical Corp. SA et Société Minière de la Vallée du Fleuve Sénégal, ne lui attribuent que 10%.

Autres ressources minérales : Pour l’exploitation du zircon, du calcaire et de l’attapulgite, les parts de l’État sont également faibles, se limitant à 10% dans des entreprises telles que Grande Côte Operations (GCO), Ciments de l’Afrique Cimaf, Dangote Industries Sénégal SA, et Sénégal Mines. Toutefois, la Société des Mines de Fer du Sénégal Oriental est entièrement détenue par l’État, avec une participation de 98%.

Ce bilan révèle que la part de l’État dans les activités minières est souvent faible, et dans de nombreux cas, ces participations ne sont pas valorisées de manière optimale. De plus, l’État n’a jamais perçu de dividendes substantiels des sociétés minières dans lesquelles il détient des parts, ou si des dividendes ont été versés, leur montant est jugé insignifiant par rapport à la richesse générée par ces sociétés. Cette situation serait due à des pratiques conventionnelles et financières qui n’ont pas permis une valorisation adéquate des actifs de l’État.

Pourquoi cet audit financier est-il nécessaire ?

Face à ces constats, la Somisen a décidé de lancer cet audit financier pour évaluer de manière exhaustive les performances des sociétés minières et proposer des solutions visant à optimiser la gestion du portefeuille minier de l’État. L’objectif est de garantir une meilleure rentabilité de ces investissements, tout en assurant une gestion plus transparente et responsable des ressources minières du pays.

Dans ce cadre, une correspondance officielle a été envoyée à toutes les entreprises minières concernées, afin de les informer de l’audit et de la procédure à suivre. À la fin de l’audit, un rapport d’évaluation sera transmis aux autorités sénégalaises, accompagné de recommandations stratégiques pour améliorer la gestion des ressources minières, en alignement avec les principes de gouvernance responsable et au profit du peuple sénégalais, conformément à l’article 25-1 de la Constitution du Sénégal.

Moctar FICOU / VivAfrik

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