Riyad, Arabie Saoudite, 19 décembre 2024 – Le Global Landscapes Forum (GLF) a publié un nouveau rapport intitulé « Rooted in restoration: Youth-led transformative change for regreening Africa ». Ce document met en lumière les expériences, les défis et les solutions portés par les jeunes praticiens et experts africains œuvrant pour la restauration des écosystèmes du continent. Lancé à l’occasion de la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), ce rapport ambitionne de guider les efforts de reboisement et de restauration durable en Afrique.
Un continent jeune face à des défis écologiques croissants
L’Afrique, souvent décrite comme le « continent le plus jeune » en raison de sa population majoritairement composée de jeunes, subit une dégradation accélérée de ses paysages, alimentée par l’agriculture extensive, la déforestation, la pression des marchés et les impacts croissants du changement climatique. Ce phénomène menace la résilience écologique, économique et sociale de la région.
Pour relever ces défis, le rapport souligne que les efforts de restauration doivent :
- Être conçus et pilotés par des Africains.
- Intégrer les savoirs locaux, y compris ceux des jeunes, des peuples autochtones et des groupes marginalisés.
- Mettre en œuvre des approches durables qui favorisent des impacts à long terme, au-delà des chiffres impressionnants mais éphémères.
Les jeunes, moteurs de transformation
Le rapport montre que la jeunesse africaine priorise les approches ascendantes pour générer des impacts significatifs. Cependant, les jeunes rencontrent des obstacles majeurs tels que le manque de financement et d’opportunités pour faire évoluer leurs projets.
Nancy Barisoa, co-auteure du rapport et membre de l’équipe jeunesse du GLF, déclare :
« Les jeunes Africains accomplissent des progrès incroyables dans la restauration des écosystèmes. Pourtant, sans accès adéquat au financement, il est difficile de pérenniser leurs actions. »
Amos Amanubo, coordinateur régional du GLF pour l’Afrique, ajoute :
« La restauration à grande échelle ne peut réussir que si elle est alignée avec les connaissances locales et les valeurs des communautés. Les jeunes et les communautés locales doivent être considérés comme des ressources précieuses. »
Points clés et recommandations du rapport
- Collaborations inclusives : Les bailleurs de fonds, les décideurs politiques et les organisations doivent co-créer des modèles de financement flexibles pour soutenir des initiatives locales pilotées par les jeunes.
- Représentation significative : Les politiques publiques doivent garantir une participation réelle des jeunes et des groupes marginalisés, afin que leurs besoins et leur expertise guident les stratégies de restauration.
- Liens avec les moyens de subsistance : Les gouvernements doivent lier la restauration des écosystèmes aux opportunités économiques, en ciblant particulièrement les jeunes femmes et les populations rurales.
- Renforcement des capacités : Des ressources doivent être allouées pour former les jeunes et les praticiens de la restauration à travers l’Afrique.
- Narratif culturellement adapté : Les organisations environnementales internationales doivent utiliser des méthodes de communication claires et adaptées au contexte africain pour promouvoir des approches ascendantes.
Inspiration et actions concrètes
Le rapport présente des initiatives réussies et des leaders inspirants dans la restauration des paysages africains, tout en identifiant les lacunes systémiques qui limitent le leadership des jeunes. Par exemple, le programme Restoration Stewards met en avant des jeunes Africains exceptionnels, mais le besoin d’un changement systémique demeure pour élargir ces réussites.
Claudine Kamanzi, fondatrice de Forest4Life et bénéficiaire du programme Restoration Stewards, souligne :
« Le manque d’expertise technique et de financement à long terme freine les efforts de restauration. Les programmes de mentorat et les financements flexibles sont cruciaux pour renforcer le leadership des jeunes. »
Vers un avenir durable pour l’Afrique
Le rapport appelle à une action collective impliquant les scientifiques, les décideurs, les communautés locales et les organisations internationales pour promouvoir une restauration des paysages qui soit durable, inclusive et centrée sur les jeunes. À travers Regreening Africa, des dialogues nationaux seront organisés pour approfondir les recommandations et poursuivre les efforts de restauration.
En mettant la jeunesse africaine au centre de la transition écologique, le GLF ambitionne de transformer la restauration des paysages en une voie viable vers des moyens de subsistance prospères et un avenir vert pour l’Afrique.