Le cyclone Chido, après avoir frappé l’archipel français de Mayotte dans l’océan Indien, a dévasté le Mozambique, causant au moins 45 morts et plus de 500 blessés, selon un bilan provisoire du 18 décembre 2024. Les équipes de secours déployées par le gouvernement mozambicain se sont rendues dans les zones touchées pour évaluer les dégâts et apporter une aide aux populations sinistrées.
Destruction massive et pertes humaines
Avec des vents dépassant les 220 km/h et de fortes pluies diluviennes, le cyclone a provoqué d’importants dégâts, notamment dans la région du Cabo Delgado, dans le nord du pays. Cette zone, déjà en proie à des tensions sécuritaires, est désormais privée d’électricité, affectant plus de 25 000 familles. Près de 24 000 maisons ont été complètement détruites et 12 300 autres partiellement endommagées, selon un bilan révisé de l’Institut national de gestion des risques et des désastres. Plus de 181 000 personnes ont été directement impactées par la catastrophe.
L’évêque de la ville de Pemba, Mgr Juliasse Sandramo, a indiqué que la région était méconnaissable après le passage du cyclone. « Le district de Mecúfi, notamment à Chiure, a été complètement dévasté. Presque tous les habitants y ont perdu leurs toits, seuls les murs ont résisté », a-t-il déploré, soulignant les énormes pertes humaines et matérielles. Les autorités locales estiment que le bilan réel des victimes pourrait être bien plus lourd, car dans certaines communautés, notamment musulmanes, les enterrements ont lieu immédiatement après le décès, sans que les autorités en soient informées.
Impact sur l’accès à l’eau et la santé publique
Le cyclone a également endommagé deux installations d’approvisionnement en eau dans une région déjà fragilisée par une épidémie de choléra. L’UNICEF a estimé que 4,8 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire urgente au Mozambique. Les autorités sanitaires s’inquiètent également de l’impact du cyclone sur la propagation de maladies infectieuses, exacerbée par la destruction des infrastructures sanitaires et la contamination des ressources en eau.
Une région dévastée par la violence et les cyclones
Cette catastrophe survient alors que la région du Cabo Delgado lutte contre un conflit sécuritaire intense depuis 2017. En février, des attaques dans le sud du Cabo Delgado ont entraîné le déplacement de près de 100 000 personnes, dont beaucoup ont trouvé refuge dans la province voisine de Nampula, également touchée par le cyclone. La violence persistante dans la région complique les efforts de secours et ralentit l’assistance humanitaire.
Aide internationale et besoins urgents
L’UNICEF Mozambique a lancé un appel de 10 millions de dollars pour répondre aux urgences humanitaires causées par les ravages du cyclone Chido. En Afrique de l’Est et en Afrique australe, les saisons des cyclones deviennent de plus en plus destructrices. Le cyclone Idai, en 2019, avait causé 400 morts, et Freddy, l’année dernière, avait fait une centaine de victimes. Le changement climatique semble amplifier la fréquence et l’intensité de ces catastrophes naturelles.
Moctar FICOU / VivAfrik