La question de l’accès à l’eau et à l’assainissement, des enjeux cruciaux pour le développement durable, traverse désormais les frontières nationales, a souligné Cheikh Tidiane Dièye, ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de l’Alliance d’Afrique francophone pour l’eau et l’assainissement (AAFEA) à Sangalkam, il a rappelé que la Vision Sénégal 2050 reconnaît pleinement que les défis liés à l’eau et à l’assainissement ne peuvent être résolus sans une coopération régionale et une action collective entre les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Des défis communs qui nécessitent une coopération régionale
Ce constat a été fait à l’occasion de l’atelier de l’AAFEA, qui s’est tenu du 11 au 16 décembre 2024, au Lac Rose, dans le département de Rufisque. Cette rencontre a réuni neuf organisations de la société civile de la région pour discuter de la question de l’effectivité des droits humains à l’eau et à l’assainissement en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les échanges ont permis de mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées les communautés dans l’accès à ces ressources essentielles et de renforcer la coopération entre les pays pour garantir une gestion durable de l’eau.
Cheikh Tidiane Dièye a souligné que cet atelier démontre l’engagement collectif des pays membres de l’AAFEA pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), et particulièrement l’objectif 6 relatif à l’eau potable et à l’assainissement. Selon lui, cet engagement est essentiel pour impacter positivement les communautés locales, en mettant en avant l’importance de la coopération transfrontalière pour résoudre les défis communs.
« Votre engagement collectif renforce notre foi en une Afrique solidaire et unie, capable de construire son avenir sur la base de la coopération et du partage », a-t-il déclaré.
Le rôle essentiel des Organisations de la société civile (OSC)
Les membres de l’AAFEA ont formulé, à l’issue des travaux, une déclaration soulignant le rôle clé des organisations de la société civile (OSC). Selon cette déclaration, les OSC ont non seulement un rôle essentiel dans la reconnaissance juridique et politique du droit à l’eau et à l’assainissement, mais elles doivent également garantir que ces droits soient concrétisés au niveau local et national.
L’AAFEA, qui regroupe des collectifs de la société civile dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo), œuvre pour faire de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement un droit humain universel. Ces collectifs ont exprimé plusieurs messages adressés aux décideurs politiques pour rendre effectif ce droit pour tous, notamment en intensifiant les efforts pour garantir l’accès universel à l’eau dans les régions les plus vulnérables.
Un enjeu de développement durable
L’accès à l’eau et à l’assainissement est une question stratégique pour le développement économique et social de l’Afrique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 400 millions de personnes en Afrique subsaharienne vivent encore sans accès direct à l’eau potable. Les efforts pour résoudre ces problématiques sont d’autant plus importants que l’accès à ces ressources est directement lié à des enjeux de santé publique, de sécurité alimentaire et de résilience climatique.
En ce sens, la Vision Sénégal 2050 souligne la nécessité de renforcer les mécanismes de coopération régionale pour faire face aux défis transnationaux de l’eau, notamment à travers l’intégration des solutions locales et la gestion des bassins fluviaux partagés.
L’appel à une action collective
L’atelier organisé par l’AAFEA et les discussions sur la problématique de l’accès à l’eau et à l’assainissement ont renforcé la conviction que la coopération régionale et les engagements politiques sont essentiels pour atteindre un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement. Ce type d’initiative est crucial pour transformer la vision de la Vision Sénégal 2050 en une réalité palpable, offrant ainsi un modèle à suivre pour d’autres pays de la région et au-delà. L’action collective et l’unité seront les clés pour faire face à ces défis et garantir que l’Afrique de demain sera une Afrique où chaque citoyen aura accès à de l’eau propre et à des services d’assainissement de qualité.
Moctar FICOU / VivAfrik
