Après cinq années de mise en œuvre, le projet FAIR Sahel a officiellement clôturé ses activités, marquées par un atelier de restitution organisé le 28 novembre 2024 à Dakar. Ce projet, qui a réuni une coalition de dix partenaires européens et ouest-africains, a œuvré dans trois pays de la région, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal. Son objectif principal a été de soutenir les transitions agroécologiques dans des contextes de production agricole particulièrement vulnérables, en mobilisant les acteurs de différents secteurs pour accompagner les producteurs dans l’adaptation de leurs pratiques agricoles.
Le Projet FAIR Sahel : une alliance pour la transition agroécologique
Le projet FAIR, qui s’inscrit dans une démarche de soutien aux transitions agroécologiques, a permis de renforcer la collaboration entre différents acteurs : chercheurs, producteurs, secteurs privé et public, et acteurs politiques locaux. Comme l’a souligné Eric Scopel, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) par ailleurs coordinateur du projet FAIR Sahel en Afrique de l’Ouest notamment au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso, cette initiative visait à « faire travailler ensemble différents acteurs, notamment dans le secteur de la recherche et du développement, pour accompagner au mieux les transitions agroécologiques ».
Les activités du projet se sont concentrées sur trois zones stratégiques : les Niayes, le bassin arachidier et le Sénégal oriental, où les défis liés à la production agricole sont particulièrement importants en raison des contraintes environnementales et des impacts du changement climatique. Le projet a cherché à accompagner les producteurs dans l’adaptation de leurs systèmes de production en introduisant des pratiques agricoles durables et agroécologiques. Cette approche a favorisé une démarche participative, où les producteurs ont été activement impliqués dans le processus de changement, avec le soutien d’acteurs de divers horizons.
Objectifs de l’atelier de clôture : socialiser les résultats et pérenniser les actions
L’objectif de l’atelier de clôture organisé à Dakar était de partager, à l’échelle nationale, les résultats et les recommandations du projet avec tous les acteurs impliqués : des décideurs politiques aux producteurs, en passant par les acteurs du secteur privé et les organisations de la société civile. Cette rencontre a permis de discuter des enseignements tirés de l’expérience du projet et de réfléchir aux modalités de pérennisation des actions mises en place.
Un bilan positif : collaboration fructueuse et satisfaction des producteurs
Lors de cet atelier, Eric Scopel a fait un bilan globalement positif du projet. Il a rappelé que l’une des principales réussites du projet réside dans la capacité à mobiliser différents acteurs autour d’un objectif commun : améliorer les conditions de vie des producteurs en facilitant l’adoption de systèmes de production plus durables. Selon lui, la collaboration entre les institutions impliquées a été fructueuse, et l’engagement des producteurs dans le processus a permis de créer une dynamique positive.
« La collaboration entre ces institutions a été fructueuse. Les producteurs sont satisfaits de la dynamique créée, et les échanges avec les acteurs locaux ont permis de mieux comprendre les besoins des producteurs et d’adapter les solutions proposées », a-t-il ajouté. Le projet a permis d’apporter une réelle valeur ajoutée aux systèmes agricoles des zones d’intervention, en adaptant les pratiques agricoles aux réalités locales et en mettant l’accent sur la souveraineté alimentaire et la résilience des communautés face aux défis climatiques.
Les défis restants et les perspectives d’avenir
Malgré ces succès, Eric Scopel a également souligné les défis qui demeurent, notamment la pérennisation des résultats du projet à travers des politiques publiques adaptées et un soutien continu aux producteurs. À ce titre, il a insisté sur l’importance de l’implication des décideurs politiques pour garantir que les transitions agroécologiques soient soutenues par des politiques publiques nationales et des investissements à long terme.
L’un des axes de réflexion pour la suite du projet est de travailler à une meilleure intégration des actions menées au niveau local dans les stratégies nationales de développement agricole. Il est également essentiel de mettre en place des partenariats solides avec les acteurs du secteur privé, pour garantir que les solutions agroécologiques puissent être à la fois viables économiquement à une plus grande échelle.
Un projet innovant pour un avenir agroécologique en Afrique de l’Ouest
Le projet FAIR Sahel a marqué une étape importante dans la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest, en impliquant des acteurs variés dans un processus collaboratif visant à rendre les systèmes agricoles plus durables et résilients. Les résultats obtenus dans des pays comme le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso témoignent de la force de l’approche participative et de la capacité des acteurs locaux à s’adapter aux défis environnementaux.
L’atelier de clôture organisé à Dakar a permis de partager les acquis du projet et de tracer les perspectives pour l’avenir, avec l’ambition de pérenniser les changements engagés et de renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux défis climatiques. Le projet FAIR Sahel a ainsi ouvert la voie à une nouvelle ère agroécologique en Afrique de l’Ouest, qui pourrait servir de modèle pour d’autres régions du continent.
Moctar FICOU / VivAfrik