Le secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), Fodé Fall, a souligné l’importance des actions collectives internationales pour lutter contre la dégradation des terres. Selon lui, les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour accélérer la restauration des terres dégradées d’ici à 2030. Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité de renforcer la préparation et la résilience face à la sécheresse, ainsi que de mettre en place des stratégies globales pour assurer la durabilité des terres face aux défis environnementaux croissants.
Fodé Fall a exprimé ses recommandations lors d’un atelier préparatoire à la 16ème Conférence des Parties (COP 16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tiendra à Riyad, en Arabie Saoudite, du 2 au 13 décembre 2024. Il a souligné que les États doivent renforcer la coopération internationale et adopter des actions collectives pour restaurer les terres, en particulier face à la menace croissante des tempêtes de sable et de poussière qui affectent plusieurs régions du monde.
“Les États doivent décider des actions collectives pour accélérer la remise en état des terres dégradées d’ici 2030”, a-t-il déclaré. Selon lui, il est essentiel que les terres continuent de jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité tout en renforçant la résilience face à la sécheresse.
L’Afrique, a rappelé Fodé Fall, reste l’un des continents les plus touchés par la dégradation des terres. Actuellement, 23% de sa superficie, soit plus de 700 millions d’hectares de terres, sont déjà dégradés. De plus, chaque année, trois millions d’hectares supplémentaires sont perdus en raison de la dégradation des sols.
Le thème de cette 16ème édition de la COP est « Notre terre, notre avenir », un message qui souligne l’urgence de prendre des mesures collectives pour restaurer les terres dégradées. Pendant les négociations, les questions stratégiques abordées concerneront l’évaluation à mi-parcours du cadre stratégique 2018-2030, la gestion foncière, les impacts des tempêtes de sable et de poussière, la sécheresse, ainsi que les financements pour la gestion durable des terres, les questions de genre et l’égalité des sexes, sans oublier la question complexe de la migration liée à la dégradation des terres.
Dans ce cadre, Fodé Fall a appelé les pays africains à faire front commun pour défendre une voix unique sur ces enjeux mondiaux. « Riyad sera un haut lieu d’échange et de partage sur des questions cruciales concernant la lutte contre la désertification », a-t-il ajouté.
Concernant le Sénégal, le secrétaire général a rappelé que selon le projet LADA (Évaluation de la dégradation des terres dans les zones arides), la superficie terrestre du pays est de 20 179 118 hectares, avec un taux de dégradation des terres estimé à 34%. Cela représente environ 6 860 900 hectares de terres dégradées, ce qui fait de la restauration des sols une priorité nationale.
Fodé Fall a insisté sur l’importance de cette 16e conférence des parties pour proposer des solutions durables de gestion des terres, des solutions bénéfiques à la fois pour le Sénégal et pour l’ensemble des nations du monde. À cette occasion, il a aussi plaidé pour le renforcement des droits fonciers des femmes, soulignant que la gestion durable des terres ne peut se faire sans l’inclusion active des femmes dans les décisions de gestion des ressources naturelles.
Il a également annoncé que la délégation sénégalaise à la COP 16 comptera une centaine de participants, une représentation forte pour faire entendre la voix du Sénégal dans ces négociations internationales cruciales pour l’avenir de la planète.
Moctar FICOU / VivAfrik