La création des synergies pour la mise en œuvre des AME sur la biodiversité, les produits chimiques et les déchets au menu d’un atelier au Sénégal

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Du 26 au 28 novembre 2024, Dakar, capitale dynamique du Sénégal, sera le lieu de rencontre de représentants de huit pays pour un atelier de renforcement des capacités ayant pour objectif de créer des synergies dans la mise en œuvre des Accords environnementaux multilatéraux (AME). Ces accords, essentiels pour la préservation de la biodiversité, la gestion des produits chimiques et des déchets, sont au cœur de la coopération internationale pour faire face aux défis environnementaux mondiaux. Cet événement, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se veut un espace d’échange pour explorer des solutions concrètes à la mise en œuvre coordonnée de ces conventions au niveau national.

Le contexte et les objectifs de l’atelier de Dakar

Les accords environnementaux multilatéraux, tels que la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Convention de Stockholm sur les produits chimiques, et la Convention de Bâle sur les déchets, sont cruciaux pour atteindre les objectifs de durabilité mondiale. Toutefois, leur mise en œuvre reste complexe en raison des différences structurelles et des priorités des pays signataires. L’atelier de Dakar vise à renforcer la coopération entre les pays, les points focaux des conventions et les autres acteurs clés pour permettre une mise en œuvre synergétique et coordonnée des accords internationaux. Il s’agit de maximiser l’impact des actions nationales en veillant à ce qu’elles ne soient pas isolées, mais qu’elles répondent aux objectifs des différentes conventions tout en respectant les réalités locales.

L’objectif principal est de discuter des mécanismes de collaboration pratiques, de partager des expériences et d’explorer des solutions adaptées aux défis spécifiques rencontrés par les pays en développement. Dans ce cadre, l’atelier a également pour ambition de renforcer les capacités institutionnelles des pays participants, en mettant l’accent sur la gestion intégrée des conventions, qui, bien que couvrant des thématiques variées, partagent des objectifs communs de durabilité et de préservation des écosystèmes.

Les synergies entre les conventions environnementales : un enjeu central

Lors de cet atelier, un des sujets majeurs abordés a été la question de la synergie entre les conventions environnementales. Comme l’a souligné Olivier Rukundo, spécialiste hors classe de la gestion de programme et chef de l’unité sur les peuples et la biodiversité au secrétariat de la Convention Sud sur la biodiversité, il est essentiel de « créer des synergies entre les différentes conventions ». Il a expliqué que cet atelier constitue une opportunité pour les pays participants de « mettre en place une plateforme d’échanges sur les mécanismes concrets de collaboration et de coopération pour faciliter la mise en œuvre synergétique des conventions ».

Il est souvent difficile de trouver des solutions communes pour la mise en œuvre des accords environnementaux, car chaque pays a des réalités institutionnelles et administratives différentes. Cependant, Rukundo souligne que « ce n’est pas tant de donner un outil spécifique pour chaque pays, mais de permettre aux pays de collaborer entre eux de manière coordonnée ». L’objectif de l’atelier est donc de guider les pays dans l’élaboration de mécanismes de collaboration entre les différents points focaux des conventions pour une gestion cohérente des instruments environnementaux.

La mise en œuvre synergétique consiste à faire en sorte que les pays ne voient pas ces conventions comme des processus séparés et indépendants, mais comme des instruments interconnectés. Par exemple, la gestion de la biodiversité, la gestion des produits chimiques et la gestion des déchets peuvent être traitées de manière cohérente dans des stratégies nationales communes. Cela permet d’optimiser les ressources et d’éviter des doublons ou des incohérences dans les politiques publiques.

Le rôle clé du secrétariat de la Convention Sud sur la biodiversité

Le secrétariat de la Convention Sud sur la biodiversité, représenté par Olivier Rukundo lors de cet atelier, a un rôle essentiel à jouer dans ce processus. Il apportera son expertise pour aider les pays à mieux comprendre les enjeux liés à la biodiversité tout en intégrant d’autres conventions dans leurs stratégies nationales. Selon Rukundo, l’une des missions cruciales de cet atelier est de « partager notre expérience de mise en œuvre de la Convention Sud sur la biodiversité et d’aider les pays à adopter des pistes pour la mise en œuvre de la convention d’une manière coordonnée et synergétique ».

Le secrétariat mettra l’accent sur la nécessité d’une approche inclusive, où toutes les parties prenantes, qu’elles soient gouvernementales, non gouvernementales ou privées, collaborent pour un même objectif. Rukundo explique que cela nécessite de bâtir des ponts entre les points focaux des différentes conventions et de promouvoir une coopération interinstitutionnelle renforcée. De plus, il ajoutera qu’il est important que les pays ne se concentrent pas uniquement sur la mise en œuvre de la CDB, mais qu’ils tiennent compte des objectifs des autres conventions environnementales, en particulier celles qui abordent des problèmes connexes tels que les déchets ou les produits chimiques dangereux.

Des pistes de collaboration et des stratégies pragmatiques

L’un des défis majeurs dans la mise en œuvre des AME est la diversité des contextes nationaux. Chaque pays a des capacités administratives, des priorités politiques et des réalités économiques différentes, ce qui rend difficile l’application uniforme des conventions. Olivier Rukundo a souligné que bien qu’il soit « difficile de donner un outil spécifique et global » applicable à tous, il est crucial de « fournir des pistes concrètes de collaboration ». Cela inclut des conseils pratiques pour améliorer la coordination entre les points focaux des conventions, mais aussi des suggestions pour renforcer les capacités institutionnelles locales et les mécanismes de gouvernance environnementale.

L’atelier de Dakar mettra l’accent sur la nécessité de créer des mécanismes de suivi et d’évaluation qui permettent aux pays de suivre l’impact des actions entreprises et d’ajuster leurs stratégies en fonction des résultats. Rukundo insiste sur l’importance de l’apprentissage continu et de la rétroaction entre les pays, afin que les bonnes pratiques puissent être partagées et adaptées aux différents contextes locaux.

Les attentes et impacts à long terme de l’atelier

À l’issue de cet atelier, les participants devraient disposer d’une boîte à outils améliorée pour la mise en œuvre coordonnée des accords environnementaux multilatéraux dans leurs pays. Les discussions devraient permettre de dégager des pistes de collaboration concrètes, telles que la création de comités de coordination interinstitutionnels, la définition de priorités nationales communes, et l’adoption de plans d’action intégrés pour la gestion des ressources naturelles et des produits chimiques.

Cet atelier constitue également une étape vers un avenir plus durable pour les pays participants, car il pose les bases d’une gestion environnementale plus intégrée, prenant en compte les interactions entre la biodiversité, la gestion des produits chimiques et des déchets. En ce sens, il s’agit non seulement d’une opportunité d’échange, mais aussi d’un levier pour transformer les politiques nationales en actions concrètes au bénéfice de la planète.

Vers une mise en œuvre cohérente des conventions environnementales

En conclusion, l’atelier de Dakar représente une occasion décisive pour renforcer la coopération internationale et nationale dans la mise en œuvre des accords environnementaux multilatéraux. Grâce à l’expertise du secrétariat de la Convention Sud sur la biodiversité et d’autres partenaires internationaux, cet événement favorisera l’adoption de solutions pratiques et adaptées pour une gestion synergétique des conventions. L’objectif ultime est de permettre aux pays de mieux collaborer entre eux pour protéger la biodiversité, gérer les produits chimiques et les déchets de manière durable, et contribuer ainsi à un avenir plus vert pour tous.

Moctar FICOU / VivAfrik

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